jeudi 28 mai 2015

Petit pinsage champêtre décontracté

Fidèle à mes principes ancestraux consistant pour l'essentiel à éviter la foule, les déplacements lointains et la pêche sur nids, il ne me restait plus, afin de finir le mois sur une note positive, qu'à m'octroyer une petite soirée peinarde à traquer chevesnes et perchettes. Faisant preuve, pour une foi,à mon corps défendant, de cette implacable efficacité de mâle dominant sévèrement burné qu'à coté Mulder, le chef mandrill du zoo de la Flèche, c'est rien qu'une grosse tapette^^, le premier lancer, d'une précision au delà du chirurgical, est  le bon. Et hop, un chevesne. Mission accomplie, la bredouille est évitée. La routine pour un vieux pinseur de ma trempe...
Des débuts aussi tonitruants sont un baume bienvenu pour l'amour propre et donnent la part du lion au talent halieutique démesuré, dantesque, voire à peine humain, dévolu en Son infinie sagesse par le Tout Puissant à mon humble personne^^... Mais ils ne doivent en toute modestie rien occulter de mon non moins inestimable génie de la bricole... Mes cuillères tournantes, ustensiles raffinés, d'une facture mêlant de manière jubilatoire rusticité et baroque, se sont avérées une nouvelle fois comme le fléau des perchettes ligériennes... Une énième preuve éclatante heurtant toutefois ma légendaire humilité : je suis bel et bien le meilleur de ma génération, genre le Alain Juppé du Rapala mais avec des cheveux. La classe...
Il n'est plus  alors que du domaine de la formalité expédiée à la diable que de prendre moult chevesnes gras comme des loukoums qui se croyaient bien à l'abri de tels artifices, planqués qu'ils étaient, les pleutres, sur un des spots les plus fréquentés de Loire-Atlantique... Ah, ah... C'était sans compter sur ma machiavélique dextérité de traqueur d'alevin à la couperose triomphante !!!
Sur cette petite rivière peu profonde, m'enfonçant dans la futaie, les waders, à l'ombre, je me suis éclaté totalement en prenant du bon temps, du poisson, tout en ne me prenant pas la tête à essayer de soutenir les conversations de bas de plafond qu'on se croit obligé de subir à l'ouverture en sociabilisant plus que nécessaire avec le quidam rivulaire et qui tournent généralement autour des méfaits des silures, des Roumains et des gars de la ville no-kill... Je m'en fous de vos doléances !!! Si vous êtes pas jouasses, écrivez une lettre de délation à Jean-Pierre Pernaud !!! Posez des mines !!! Votez Poutine !!! Je vais à la pêche pour me détendre, merde, pas pour écluser à l'hectolitre le spleen xénophobe de la France d'en bas, zut, à la fin, non mais des fois, c'est vrai, quoi, crotte...

Hum... L'incident est clos... Tel un Bernard Lavilliers en string affrontant l'enfer vert d'une tong insouciante, j'ai poursuivi mon bucolique périple, pataugeant plus ou moins souplement, tout en poussant l'habileté motrice jusqu'à éviter miraculeusement le croûtage aquatique traditionnel d'ouverture. Finalement, je suis parvenu, sans trop de désastres dignes de Pierre  Richard, à remonter sur quelques centaines de mètres la rivière en alignant les perchettes comme à la parade...
Une bonne virée champêtre pour vraiment lancer la saison, en évitant les spots fréquentés à la cadence industrielle, ne serait-ce point là le secret du bonheur en pinsocolor ?

On est pas bien, là, à la fraîche ? Et on pinsera quand on aura envie de pinser !!!^^
Bon, évidemment, il y a toujours le truc qui cloche, on est jamais à l'abri de la découverte d'un squelette dans le placard ou même de s'apercevoir, glacé d'effroi, qu'un Jean-François Copé s'est subrepticement glissé sur la photo de groupe du bureau politique...

Et oui, le plus effroyable reste sans cesse à craindre quand on est poursuivi par un destin inexorable autant qu'injuste... Malgré toutes mes précautions, mon respect scrupuleux de l"éthique et tout et tout, j'ai fini par prendre un sandre...
Et oui, on fait pas toujours ce que l'on veut...


samedi 23 mai 2015

L'artisan de la première heure^^

Nous y voila... Il n'y a que le premier pas qui coûte dit l'adage populaire. Mouais. C'est pas faux. Après la bagatelle de 6 mois sans pêcher ailleurs que dans des bassines dépourvues de branches basses et d'obstacles immergés, il était écrit que j'allais y laisser quelques exemplaires inestimables de ma collection de leurres... Gagné. Hélas. Un Javallon, un shad Biwaa, un heavy Area ( heureusement fabriqués maison... ) sacrifiés aux divinités aquatiques en une misérable petite heure de pêche...Franchement, ça commence à tomber comme à Stalingrad...
Heureusement que je n'ai pas encore eu à connaître la douleur intolérable de la bredouille !!! Manquerait plus que ça, tiens... Cependant, je n'ai pu jusqu'à présent me mesurer qu'à quelques perchettes inconscientes de l' ère de danger qui vient de s'ouvrir devant elles... Rien d'alarmant vu les spots moisis que j'ai survolé à Mach 3 : quand on sait leur taux de fréquentation printanier, c'est quasiment un miracle d'y prendre un pin's.
En poussant la vanité au point d'utiliser en public la énième version de mon nouveau piège à brochetons ( voir ci-dessus^^ ), j'ai eu la surprise de voir un joli chevesne le suivre avec une certaine détermination gastronomique. Avant évidemment que ce stupide animal ne s'avise de mon inopportune et rivulaire présence... Ay caramba... Encore raté^^... Ah, j'allais passer ignominieusement sous silence un des spectacles les plus attendrissants dont j'ai eu à profiter à l'occasion de cette "ouverture"...Imaginez un vifeur sachant vifer s'avisant derechef que dans son bac à vif, ça commence à chauffer... Monsieur, interrompant la mise à l'eau de son esquif, décide en un geste magnanime de faire faire trempette aux poissonnets maladifs... Hélas, le courant, espiègle, se met à emporter le seau flottant. Parant au plus pressé, notre ami se précipite à l'eau juché sur son rafiot en ramant à la Ben Hur sous EPO pour rattraper son bien. Pendant ce temps, il a laissé sa voiture avec les clés sur le contact, sa remorque et tout son matos de pêche ( il devait bien y en avoir pour 10 euros de flotteurs Autain 15 grammes et 40 euros de cannes télescopiques LIDL dans la Dacia, le casse du siècle, quoi... ) sur la mise à l'eau isolée...
Étant donné qu'il n'y avait pas de témoin aux alentours à part votre serviteur, j'ai comme l'impression que l'oxygénation de ses gardons aurait pu lui coûter cher... D'autant qu'il n'avait toujours pas pu remonter le courant lorsque je suis parti ( il avait du laisser son moteur électrique dans le coffre, tiens, quand j'y pense... ). Je sais qu'il n'est pas élégant de se gausser mais là, en l'occurrence, j'avoue qu'un à peine perceptible rictus légèrement narquois est venu déformer mes traits porcins avachis par des décennies d'alcoolisme... Ne m'en veuillez pas... On a les petites joies qu'on mérite !!!^^

dimanche 17 mai 2015

Un mi-Mai peu animé...

Afin de rassurer un éventuel auditoire vaguement inquiet de mon silence printanier ( ou soupçonnant aventureusement un enchaînement scoumounitoire de bredouilles supposées imparables ), je tiens à affirmer que ma non-activité halieutique n'est que temporaire, contrainte et due tout simplement à un manque de temps assez effroyable associé à un refus pusillanime de braver outre mesure les éléments déchaînés aux heures ouvrables^^... Mais à quelque chose, malheur est bon. J'ai pu, comme en témoigne le document iconographique ci-dessous, entamer avec ardeur un processus de remise en forme parfaitement maîtrisé et qui risque de me transformer en athlète complet apte à tous les exploits sportifs de l'halieutisme moderne dès que j'aurais définitivement renoncé à mettre  trop de sucre sur les frites aux lardons sauce béarnaise !!!

Une fois la question fatidique de ma condition physique hors-norme évacuée, penchons-nous sur "la donne météo" ; concept que les super spécialistes qui font des super vidéos avec leur go-pro et qui poussent en direct des couinements dignes de pécaris sodomisés par un rhinocéros à la moindre perchette approchant le double décimètre sortie manu militari de l'onde claire, mettent systématiquement en avant pour justifier leurs échecs mais moins souvent pour expliquer leurs relatifs succès... L'eau est toujours trop mouillée quand l'élu des Dieux n'a qu'à exhiber un panier percé^^... Bref, ce mois de mai ne mégote pas de la précipitation. C'est la grande quinzaine du rhumatisme. Cela dit, entre nous, on ne peut guère trop se plaindre. On a vu largement pire dans le coin...
Ainsi, entre ma condition physique olympique et une météo hésitant entre la mousson frigorifique et la pré-sécheresse caniculaire, je n'ai plus beaucoup d'excuses pour ne pas retourner au bord de l'eau taquiner d'une Mepps primesautière ou d'un Rapala mutin, le peu de poissons que m'auront laissé les pêcheurs aux engins et autres viandards artisanaux... On va voir ce qu'on va voir !!!^^


vendredi 1 mai 2015

C'est reparti !!!

Alors que tôt ce matin, je risquais une truffe timide à l'orée de ma tanière, la vérité m'apparut dans toute sa diluvienne dimension. Une pluie plus battante qu'un Alain Delon des Seventies gavé d'amphétamines, accompagnée de rafales d'un vent assez musclé pour courber la cime des arbres environnants m'invitaient in petto à regagner la tiédeur de ma couette... C'est en effet une chose que de se commettre parmi la plèbe grouillante en ce jour de sortie de la Cour des Miracles abonnée à la Saint-Barthélémy des sandres sur nids. C'en est une autre que de risquer la pleurésie, défier l'arthrite et se rire de la gamelle dans la vase devant ce genre de témoins à la moralité plus que douteuse !!!
D'autant qu'en ce premier Mai, en souvenir des enfants de Fourmies ou des bouchers de Chicago, il serait plus digne de risquer sa santé en défilant parmi un des 456 cortèges syndicaux en train de vociférer par l'entremise d'un mégaphone contre l'éternelle cupidité des ploutocrates bourgeois privant de pain l'ouvrier affamé. Au point que ce dernier se croit obligé d'engraisser sa marmaille chez Mc Donald, de lui payer tous les derniers gadgets à la con et de se réfugier lâchement derrière ses obligations contractuelles envers Cofidis pour ne pas reformer les Brigades rouges au moindre soupçon de plan social... Mais bon, ceci est une autre histoire comme l'aurait dit, avec son onctuosité dilatoire coutumière, ce vieux salopard unioniste de Rudyard Kipling...
 Vous m'aurez compris à demi-mot : c'est reparti pour une année ( enfin, trois trimestres pour être tout à fait précis...) de pêche aux leurres en eau douce légèrement aromatisée aux PCB. Par un malheureux hasard ( soit comme pratiquement chaque année...), l'ouverture a lieu sous le signe d'une météo pourrie. Un bon prétexte selon moi pour rester au chaud en maudissant la pluviométrie, en injuriant l'anémomètre et en épandant à la tonne au cm² mon aigreur de loser congénital sur internet^^...