jeudi 3 septembre 2015

Aux sources du pinsage...

Après 4 mois d'attente, j'ai enfin pu enfiler mes palmes et me hisser sur ma bouée... Il était plus que temps. J'aurais aimé dire que ça valait le temps d'attendre mais retrouver la rivière aussi basse,  les rochers bleuis par les algues à nitrate toujours aussi casse-gueules, les pleutres ; sans parler des ploucs abrutis que l'on a la pénible occasion de croiser sans qu'ils daignent répondre à un simple bonjour, ça remet tout de suite dans l'ambiance locale... Toujours aussi primesautière...
Mais après tout, si on allait à la pêche avec pour objectif principal la ferme intention de nouer de saines, solides et gratifiantes relations sociales, j'ose imaginer que, depuis le temps, ça aurait fini par se savoir, non ?^^ Bref, avant de chausser dignement mes palmes, j'ai la prudence de peigner les abords de la mise à l'eau...Quelques pin's plus tard, j'en  viens  à me demander ingénument si j'ai bien choisi le bon endroit le bon jour...
Un petit vent du nord se met à souffler presque aussi dru que Guy, tandis que je souque ferme direction le grand large tout en me rabotant d'importance le fessier, ramolli par des mois de farniente, sur les affleurements granitiques. A peine ai-je pris quelques perchettes supplémentaires que surgissent, qui en paddle qui en canoë, une douzaine d'odieux crétins riant gras, le cheveux ras qui sied si bien aux sportifs de droite et qui s'empresseront sans surprise, en bons beaufs assurés de la supériorité numérique, de faire le plus de bordel possible afin de m'emmerder. La fine fleur des intellectuels semble être de sortie, manifestement...
Mais j'en ai vu d'autres... En presque quatre décennies de pêche, j'en ai croisé du nuisible à deux boules, du sinistré du cognitif et du colmaté du caberlot. Et du largement pire, hélas.... Bref, en quelques coups de  palmes aussi altiers que le mépris dont j'accable par mon silence marmoréen ce monôme aquatique, je suis déjà loin... J'arrive au seuil  suivant quand mes naseaux si sensibles sont soudainement agacés par une odeur pestilentielle. De brillants sujets indigènes, rudes épicuriens certainement amoureux de la nature et des belles lettres, ont laissé une carcasse de silure pourrir sur la berge... Au milieu de 35 canettes de bière, évidemment, car, vous vous en doutez, c'est que ça lui donne soif, au bon citoyen respectueux de l'environnement, de réguler les populations d'espèces invasives, n'est-ce pas ?
Ambiance feutrée, comme d'habitude... Heureusement que je suis 7ème Dan en Zenitude Halieutique sinon ça se finirait mal à chaque sortie... A part ça ? J'enchaîne les pin's. Sans trop d'étonnement...
En surface, en texan, en drop-shot, ça dépote...
Visiblement, ce n'est pas aujourd'hui que je vais prendre autre chose que des perchettes. Rien de franchement surprenant. J'imagine que la population locale ne se contente pas de viander les silures...
C'est finalement grâce à mes petits BevyPencil60 que j'ai pris le plus de poissons durant cette après-midi assez productive au moins en nombre^^... Cela m'aura permis d'autre part de confirmer, s'il en était besoin, que la biodiversité de cette portion de rivière a quelque peu avalé la trompette. Eau polluée, prélèvements abusifs, envasement... J'ai la triste impression que le secteur ne vaut plus que pour la pêche du silure qui semble résister mieux que les autres espèces...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire