vendredi 18 décembre 2015

Dans les cartons...



En prévision du trimestre de fermeture, j'envisage quelques bricolages thérapeutiques. L'un d'entre-eux consistera sans doute en la remise au goût du  jour d'un leurre jadis mythique chez nos grands amis amateurs de beurre de cacahuète, d'armes à feu et de massacres halieutiques à grande échelle^^...
Croisement subtil entre le spinnerbait et le chatterbait, le Hawaiian Wiggler ( soit le Déhancheur de Pearl Harbor en V.F^^) était, au temps de la guerre froide une arme de dépoiscaillisation massive reconnue parmi les prolétaires amateurs de barbecues vigoureusement arrosés à la bière Coors, militants actifs de la coupe de cheveux courts dessus-rasés derrière et évidemment électeurs déçus de Barry Goldwater. Dans cette couche sociale, on pêchait alors pour bouffer, pas pour se polir le Chinois sur Facebook entre street-fisheurs métrosexuels incapables de scalper un Viet, bordel de merde !!! La pêche, c'était un truc de cols bleus, de vétérans burnés rescapés d'Iwo Jima, du Bugle ou d'Inchon, d'amateurs de base-ball, de ballades country et de Remington 30-06 le soir au fond des bois !!! En un mot, un truc pour mecs normaux. Ceux dont c'était, le week-end, entre la tonte de la pelouse et l'office religieux, la distraction favorite, comme il convenait alors aux vrais et bons patriotes américains, capables de faire preuve de civisme en écrasant volontairement de temps à autres un objecteur de conscience chevelu en train de faire sournoisement du stop, un joint au bec, vers la frontière canadienne,;;;
En effet, cette époque bénie était exempte de tout ce compassionnel lacrymal contemporain horriblement gênant dans lequel on se croit obligés de se vautrer collectivement à chaque fois que les méchants cartonnent nos compatriotes au lieu de réagir avec calme, lucidité et pertinence. C'est à dire en commençant par chausser nos rangers pour aller leur botter le cul comme l'aurait fait Patton. Bref, en ce temps-là, les hommes ressemblaient à John Wayne et les femmes à Jayne Mansfield. La société était différente : la simple consommation de cigarettes à bouts filtres ou, pire, de bière light vous dénonçait  comme un probable sympathisant communiste pressé de vendre les secrets de la fabrication des Rocky Roads au COMECON et d'envoyer Elvis pousser la goualante en Sibérie. La société était vigilante : en cas de doute, on tirait d'abord. On regardait ensuite si la cible était mexicain, extra-terrestre ou militant des Droits Civiques.... Zemmour m'en parlait l'autre jour, à la fermeture du Café des Sports de Béziers avec des sanglots dans la voix tout en grattant distraitement, au rytme du juke-box jouant "le temps des colonies" du regretté Michel Sardou, la noble tête balafrée d'Heinrich, le Mâlinois diabétique de cet estaminet... Those were the days...

On allait droit à l'essentiel, en grosse voiture fabriquée à Detroit, le brave Sergent Sadler sur l'autoradio, sans se soucier de la survie des bass à petite bouche, des ours blancs ou des civils vietnamiens comme l'aurait fait une infâme chochotte libérale fan de Liberace, de Jane Fonda ou de ce petit salopard de Bob Kennedy, mon colonel...  Heu, c'est bien beau tout ça, la franchise, l'honnêteté, l'exposition des buts de guerre, d'accord, mais où j'en étais déjà ? Ah ouais, ça me revient : si ça marchait jadis aux USA, ce petit leurre, pourquoi devrait-on s'interdire d'en proposer une version modernisée à nos poissons franchouillards mal-dégrossis,  pour ne pas dire gravement ramollis de la nageoire qu'ils sont par l'assistanat socialo-marxiste, hein,  je vous le demande ?^^




NdR = cet article porte la mention Donald Trump approved^^ 

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