samedi 28 mai 2016

Le Passé, c'était mieux avant !!!

Je sais que cela risque d'alimenter la paranoïa complotiste populaire poussant allègrement sur le fertile fumier toujours bien garni de l'inépuisable compost de l'ignorance, de la bêtise et de l'égoïsme, mais force est de constater que le passé, c'était mieux avant^^. Au moins les choses étaient claires : les DS roulaient, le Concorde volait et Brigitte Bardot ne provoquait pas une panique générale quand elle s'exhibait en bikini... Si je voulais enfoncer le clou, j'ajouterai même qu'en ce temps là, les Socialistes se voulaient progressistes, pacifistes, proches du peuple. On pouvait leur reprocher bien des  choses, certes, mais pour leur défense posthume, ils n'étaient pas le genre à faire énucléer sans ciller des lycéens par des Robocops en surchauffe ou à recruter leurs factotum chez le Baron Edouard... Même si certains comme Aristide Briand, Guy Mollet ou Jules Moch par exemple, n'hésitèrent pas à user en leur temps de la méthode tape-dur sur leurs ex-électeurs... Qui aime bien, châtie bien, parait-il...,

De plus, ils n'étaient pas du genre à équilibrer la balance du commerce extérieur en vendant chasseurs-bombardiers hors-de-prix, barges de débarquement plaquées-or et autres gégènes portatives compatibles Blue Tooth à tous les tortionnaires méritants du bassin méditerranéen... Bref... Pour en revenir à l'objet de ce blog ( la pêche à la ligne avec des trucs en ferraille, en plastoque, voire en balsa les jours sans vent^^), imaginez le bain de jouvence que j'ai pris tout à l'heure en ouvrant ma boite aux lettres...
Un trésor inestimable se dévoilait soudain sous mes yeux ébahis. Je sais désormais ce qu'éprouva jadis Howard Carter !!!^^ Envoyées par un vieux camarade, des cuillères vintage remplissaient l'enveloppe. Enfin, quand je dis "remplissaient", je  veux dire qu'il en restait une douzaine... Preuve indirecte de l'honnêteté des postiers vu que la dite-enveloppe a été manifestement victime d'un contrôle aléatoire avec ouverture du courrier. Sait-on jamais ? Des fois que les enturbannés massacreurs obsessionnels  auraient des vues sur les ressources halieutiques déjà bien chancelantes de la Patrie...
Douillettement nichées dans leur permafrost en papier-bulle,  ces vénérables vestiges d'un glorieux passé n'attendaient que les efforts fébriles de mes doigts boudinés pour revoir la lumière du jour...
Des dispositifs anti-herbe !!! Mon Dieu. Nos certitudes sur ces âges lointains sont soudainement battues en brèche par cette découverte inattendue...
Imaginez un peu : en ces âges farouches, des gens, dont on sait finalement peu de choses à part qu'on les appelait des ouvriers ( n'hésitez pas à demander à votre superviseur ce que ce mot signifiait...) se trimballaient par milliers dans nos villes, vêtus hiver comme été de vêtements bleus en tissu grossier, votaient de bonne foi à gauche  et osaient encore fabriquer des biens manufacturés en France. Hallucinant. Ils se croyaient tout permis ou quoi, ces bolcheviks ? Heureusement que les Chinois y ont mis bon ordre, tiens^^...
En attendant, je ne peux m'empêcher d'écraser une petite larme nostalgique ( voire paléo-stalinienne si l'on en croit le dernier éditorial du Figaro^^...) sur ce savoir-faire enfoui, ces temps révolus et le témoignage émouvant de ces trésors d'ingéniosité bien au dessus des capacités créatrices moyennes de la majorité de nos contemporains cacochymes confits dans un consternant consumérisme...
Ayant en ce moment à peu près autant de chance de trouver de l'essence aux environs que l'En Avant de Guingamp n'en possède de gagner la Ligue des Champions d'ici un ou deux millénaires, je ne risque pas de les baptiser tout de suite hélas... Il y a des poissons qui ne savent pas à quoi ils  échappent, au moins provisoirement, grâce à l'implacable terreur socialo-marxiste^^...
En attendant, je ne remercierai jamais assez mon généreux donateur pour ces petites merveilles vintage promises, j'en suis plus que convaincu, à une nouvelle jeunesses  dès que sonnera  l'heure de la fin du blocus...
Même si ça n'en prend pas vraiment le chemin à vrai dire...Vu qu'on semble coincés pour un petit moment dans le plus implacable duel de psychorigides espagnols depuis que Franco est revenu du Maroc faire la promotion de sa conception toute personnelle de la droite décomplexée... Même si les protagonistes font ( et c'est heureux...) de nos jours beaucoup plus dans le chiqué qu'à l'époque. Les temps sont peut-être durs mais la castagne, qu'on se le dise, c'était tout de même "mieux" avant...


mercredi 25 mai 2016

Une semaine chez Mad Max...

"Ce n'est pas un problème de pénurie. Juste des petits soucis de logistique." le Secrétaire d'état aux transports.
Une nature moins encline que la mienne à l'optimisme béat pourrait sans aucun doute verser dans l'ornière de la paranoia : mes mois de mai, halieutiquement parlant, tournent depuis quelques années à la catastrophe avec une régularité digne des chemins de fer helvétiques ou peu s'en faut... Si la météo ne se déchaîne pas, s'il s'avère que je ne suis pas obligé de nettoyer les écuries d'Augias à la petite cuillère ou si je n'ai pas de temps à perdre à calmer les ardeurs printanières du sanglier d'Erymanthe à la tapette à mouches ( métaphoriquement parlant  s'entend...), c'est une catastrophe collective d'une ampleur  quasi-biblique qui s'abat sur le pays. 
-Sans dents sans culotte ( France, 2016 )-
Enfin des circonstances idéales pour vérifier in situ que le civisme républicain ; mâtiné du bon vieux pragmatisme maréchaliste mêlé à l'ultra-libéralisme moderne, survivaliste et carnassier , soit le si fameux "vivre ensemble ? O.K, d'accord mais ma gueule d'abord" ; qu'on a connu jadis sous la forme du marché noir ou de la délation tarifée, n'a pas disparu de l'ADN populacier. Dès la semaine dernière, j'ai commencé à voir en pleine journée des retraités ( majoritairement mais pas que...) faire la queue aux pompes à essence, accompagnés de leurs jerrycans fétiches. Dans les rayons de mon supermarché attitré, l'huile d'olive, le sucre, les pâtes ont commencé à se faire rares... Scènes étranges mais n'ayant, hélas pour moi, pas allumé de signal d'alarme dans mon cerveau d'enfant gâté des 30 Glorieuses, ignorant le souvenir des rigueurs de l'Occupation et, avouons-le, occupé  à ce moment là par d'autres priorités... En fait, tout a commencé sans qu'on le remarque. Comme dans Walking Dead...

"Merde, plus de diesel à Saint-Mars-la-Jaille..."
Quelle erreur !!! Ce week-end, c'était la guerre. La pénurie, vague rumeur murmurée, passait au stade de réalité, assumant son statut de prophétie auto-réalisatrice grâce à l'intelligence collective de nos cons-patriotes alliée aux lénifiants discours d'un exécutif démonétisé au possible... Le pompiste, auparavant méprisable rouage subalterne et sans éclat du capitalisme, s'est alors mué en l'espace de quelques heures en ultime défenseur de la civilisation tel un Léonidas du Super sans Plomb ne payant pas de mine en combinaison orange graisseuse. Tout en devenant du même coup, rançon du succès, plus périlleux à assurer sur la vie que ne peut l'être un démineur myope, alcoolique et parkinsonien...Vu que le frêle contribuable voué à toutes les avanies, brimades et autres petites misères réservées au quotidien des sans-grades, se révèle cacher en lui une bête féroce dès que des irresponsables bolcheviques ou assimilés le menacent de le priver de sa petite auto...

Navré, impuissant et ( surtout^^) le voyant de la réserve allumé, j'ai ainsi assisté au spectacle effarant, pour ne pas dire consternant, livré, autour de stations-service assiégées par des hordes de zombies sur roulettes, aux yeux vitreux et aux mâchoires grinçantes. Il y a sérieusement de quoi flipper quand on constate les comportements anti-sociaux des blaireaux sur-speedés accrocs à BFM, des VRP psychotiques et autres gros Ronchonchons en utilitaire prêts à trucider leur voisin pour 20 euros de gazoil. On n'est guère finalement qu'à un litre d'essence de la Barbarie. Ou de la marche à pied.  Ce qui revient au même pour la plupart des gens à vrai dire...
"Pompiste faisant régner l'ordre dans une file d'attente de beaufs en ébullition en s'assurant que ces cons-là respectent les consignes de rationnement du Préfet ET en essayant de ne pas y laisser une oreille ou un testicule"
( Allégorie)
Néanmoins, à quelque chose malheur est bon. Je pense avoir une excellente idée pour économiser 50 milliards d'euros sur le prochain budget annuel de l'état : il suffit d'abroger toutes les dépenses militaires une bonne fois pour toutes. C'est du gaspillage. Tous ces porte-avions, ces chars d'assaut, ces bombes atomiques qui prennent la poussière, franchement... Quand on voit qu'il suffit de 500 syndicalistes armés de chaises de camping, de merguez et d'un ou deux cubis de vin de table pour mettre à genoux la supposée cinquième puissance mondiale^^....Bref, tout ça pour dire que la pêche, c'est pas pour tout de suite : j'ai préalablement quelques réservoirs à siphonner à la sournoise pour rester digne et propre, voire maintenir un niveau significatif d'interactions sociales avant la guerre civile...

mercredi 18 mai 2016

Une révolution silencieuse...

Revenons un fugace instant quelques décennies en arrière. Nous sommes dans la torpeur de la brève ère pompidolienne : Edouard Balladur fait déjà vieux, les gauchistes de 68 commencent à hésiter entre le pavé rageur et le petit chèque en fin de mois, on se trémousse le samedi soir, en pattes d'éléphant, chandail en tergal qui gratte et rouflaquettes wolverinesques sur des rythmes endiablés...

La moustache n'est pas ringarde, la femme épilée est considérée comme gravement aliénée par le patriarcat crypto-fasciste et Giscard passe encore pour un type compétent capable de réconcilier 2 Français sur 3. Tout allait bien. En attendant d'aller mieux. Et la pêche dans tout ça, me direz-vous ? Et bien la pêche, comment dire... Elle est assez éloignée de nos préoccupations éthiques modernes...
Il faut dire aussi que l'époque ne se prête guère à la sensiblerie. Les trentenaires ne pensent pas à un shampoing ou à un pétard de drogue quand ils entendent le terme D.O.P... Les lois anti-pollueurs n'existent pas. On meurt par milliers sur la route mais certaines chaînes de stations-service offrent du vin de pays pour chaque plein d'essence. Les fonctionnaires profitent benoîtement de leurs acquis sociaux chèrement gagnés à l'issue de luttes syndicales sans merci...

Claude François est classé au Patrimoine. Les jeunes trouvent Mao super cool. On oblige les mômes, sortis indemnes de la Thalidomide, à porter du Thermolactyl hiver comme été ainsi qu'à arborer des coupes de cheveux qui, de nos jours, en dehors du contexte particulier de la Fashion Week, vaudraient un internement d'office^^... Renaud n'a pas de problème d'alcool, Michel Platini rentre toujours dans un short, Alain Juppé a encore des cheveux... Boulin, De Broglie, Fontanet : les ministres tombent comme à Stalingrad. Bref, c'est un autre monde.
Pourtant, par instants, s'esquisse un futur plein de riches promesses, de progrès fulgurants et de rêves inavouables genre page fesse-bouc, gro-po et sponsorisation : le monde merveilleux des fringues, du matos et des poissons super à la mode^^. Exit les Pierre Fouques et les Léon Blaireau ; pauvres vestiges dépassés d'une époque déjà lointaine quand certains "fins pêcheurs" étaient aussi, modernes Cartouche en cuissardes, héritiers de ceux qui défiaient jadis ; du temps de la roue, du fer rouge et des perruques poudrées ; châtelains, maréchaussée et autres archers du guet pour faire bouillir la marmite des "sans-dents" bientôt sans-culottes... Place aux insipides Bachelors du skipping ; nouvelles stars politiquement plus que correctement pasteurisées, à qui un sabir américano-analphabète tient lieu de toute science... Chaque société a les héros qu'elle mérite...


Mais revenons sur les rechutes advenues sur l'harmonieux chemin du progressisme halieutique... Fabriquer un fumoir facile et bon marché. Sans déconner. Je n'imagine plus trop ce genre d'accroche en première page de nos jours. A moins de vouloir pour le moins flatter une certaine clientèle... Quant à la gaffe utilisée, il faut vraiment traîner ses bottes aux tréfonds de l'Aisne pour en voir régulièrement de nos jours. Sans parler du titre un tantinet racoleur "Des anguilles comme vous n'en avez jamais vu". Aujourd'hui, ce serait "Des anguilles comme vous n'en verrez jamais plus"...
Bref, ce fut dur, ce fut long mais à force d'échecs, de faux-semblants et de désertification des milieux aquatiques, au moment où tous les voyants sont dans le rouge, que (surtout...) la vente de cartes de pêche s'écroule, paf, on passe enfin au quota de prises journalières. Colère des vieux rougeauds, blessés dans leurs droits fondamentaux à viander toute la semaine et voyant, la bave aux lèvres, s'éloigner légalement toute possibilité de se rembourser le permis sur un exercice annuel !!! Victoire pyrrhique des gentils-qu'ont raison pensant un peu aventureusement sauver le cheptel avec une mesure somme toute extrêmement symbolique !!! Encore une fois, on ouvre  le parapluie après l'orage... Pour ne pas écrire l'ombrelle après le typhon... Un mauvais esprit comme le mien irait même jusqu'à considérer qu'un quota, quel qu'il soit, sans carnet de prise à remplir ni contrôles suffisamment dissuasifs, n'est qu'une coquille vide...  Mais on m'objectera, à la sociale-démocrate lénifiante, onctueuse et soucieuse du vivre-ensemble jusqu'à en baisser son froc au moindre frémissement de sourcil émanant de Pierre Gattaz, que c'est toujours mieux que rien, qu'il vaut mieux voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide et que c'est un pas dans la bonne direction...Ouais, ouais, ouais... Quand on est au bord du gouffre, ça se discute...


D'ailleurs, si on prend le temps de jeter un oeil sur certaines pollutions garanties de l'impunité par la crainte religieuse qu'éprouvent les pouvoirs publics de provoquer en quoi que ce soit l'ire vengeresse, basse du front et parfois légèrement alcoolisée de la mafia en tracteurs, on ne peut s'empêcher de penser qu'il est un peu tard pour se préoccuper de la qualité des milieux naturels, de l'éventuelle toxicité  des poissons et, par ricochet, de la santé de ceux qui en mangent régulièrement...

 


vendredi 13 mai 2016

Pin's du soir, espoir ?^^

Après deux bredouilles de suite, vu que le cochon était dans le maïs et que les mouches semblaient vouloir changer d'âne, il était temps  de remettre l'église au milieu du village. A partir de là, au jour d'aujourd'hui, il fallait au niveau technico-tactique ne pas se voir trop beau ni se prendre pour  un autre. Bref, il était urgent de retourner aux fondamentaux. Canne ML, boîte à pin's, Zara Puppy Spook série limitée Casimir, on allait entendre la vaisselle dans le buffet étant donné que je n'allais pas faire le voyage pour rien !!!^^
L'objectif du soir était par la force des choses relativement limité. Il fallait briser la loi des séries. Tordre le kiki du chat noir. Retrouver l'envie d'avoir envie. Bref, il se limitait à ne pas rentrer bredouille et à, accessoirement, "relever les compteurs" rapidement sur quelques spots un peu délaissés ces dernières années. Il ne m'a pas fallu  bien longtemps par ailleurs pour me souvenir des raisons objectives qui m'avaient poussé à les délaisser, ces p***** de f****** de spots pourris !!!^^
Un chevesne à la cuillère-maison, quelques perchettes au Swing Impact 2" et une au crankbait discount chinois. Maigre bilan. Sans surprise toutefois vu que ces spots sont manifestement sur-viandés par des poètes du genre à poser deux dizaines de cannes à vif par blaireau dans les 50 mètres aval des seuils et d'attendre que ça se passe en cuvant sa vinasse... Des  dizaines de mégots sur les berges, des bouteilles de bières dans les nénuphars ( toutes fraîches : les étiquettes tiennent encore ), du nylon foisonnant aux branches basses, autant d'indication flagrantes que les amis de la nature et du vin de table sont de retour...
J'ai bien essayé d'aller explorer quelques coins moins accessibles mais après une petite frayeur causée par un groupe de taurillons taquins ( un épisode burlesque qui m'aura fait renouer temporairement avec les joies du jogging...), il était déjà l'heure d'arrêter mes errements... Il faut bien avouer que cette météo assez peu encourageante n'incite guère à musarder à la primesautière jusqu'en nocturne. Cela dit, tout est relatif : l'année dernière, à la mi-mai, je n'étais pas encore allé à la pêche. Sinon j'aurais sans doute entamé 2015 avec quelques bredouilles... De toute façon, il ne sert à rien de se faire des illusions : pêcher aux leurres, surtout du bord, dans le coin, en début de saison, c'est assurément s'exposer à de sévères atteintes à l'amour propre vu ce qu'il reste à prendre...




jeudi 12 mai 2016

Petite bredouille à l'aube...

Ne pouvant à mon corps défendant disposer de mon temps comme je le voudrais, j'ai décidé de vaincre la morosité en me lançant dans le masochisme^^... J'ai commencé doucement en m'infligeant dès la veille un match de Ligue 1 impliquant des Bordelais besogneux et des Parisiens jouant en tongs. Faut ce qu'il faut !!! Puis, après quelques heures d'un sommeil supposé réparateur, je m'en suis allé gaillardement dans l'aube grise tester un fameux marais, désormais placé en no-kill, que nous vendaient jadis les propagandistes autochtones comme la plus grande frayère à brochets de France, si ce n'était d'Europe, que dis-je, du Monde entier, Messieurs-Dames... Enfin, bon, ça, c'était avant...

En fait de brochet, je n'en ai vu que deux, crevés, échoués en bordure et en attente d'être dépecés par les milliers d'écrevisses de Louisiane grouillant en bordure. Spectacle édifiant. Je sais désormais où me débarrasser d'un éventuel cadavre. La barbaque doit pas trop avoir le temps de tourner... Ravi par la teneur bucolique de l'excursion, entre les odeurs de vase, d'épandage et des gaz s'échappant de quelques brèmes défuntes dédaignées par les décapodes gastronomes, je ne me suis pas éternisé plus que ça. Même si, comme de bien entendu, je n'ai pas pu échapper à la conversation impromptue avec l'indigène de l'étape ; échange verbal fort constructif, ma foi, et qui m'a définitivement convaincu des dangers de la consanguinité, de l'alcoolisme et du glyphosate mélangé à la chicorée matinale...
J'aurais du m'arrêter là mais, sourd aux sombres présages, j'ai poussé le vice et ma voiture jusqu'à un spot pas trop éloigné. Catastrophe. Un mètre d'eau en moins dans le coin, ça va faire juste. Surtout avec un panel de leurres assez peu adéquats pour la traque de la perchette^^... Là aussi, je croiserais un de ces trop discrets intellectuels s'étant rendu en voiture par le petit chemin pourtant interdit aux véhicules à moteur et ayant nonchalamment disposées ses 4 cannes sur une frayère à bass... Le viandage appartient à ceux qui se lèvent tôt...
Ayant eu mon quota de milieux aquatiques dégradés, de pesticides en poudre et de beaufs au regard vide, il ne me restait plus qu'à regagner mes quartiers avant d'entamer une nouvelle journée pleine de joie et de bonne humeur*...





*: garantie malheureusement non contractuelle^^

mercredi 11 mai 2016

De l'art de répliquer...

Lorsque je n'étais qu'un pétulant garnement ; en ces temps héroïques où l'adjectif qualificatif "socialiste" n'était pas du tout péjoratif ; je me contentais de lancer à la ligne à main une olive longue grattée, armée d'un triple vaguement orné d'un brin  grossier de laine rouge et aléatoirement dandinée pour braconner les grosses perches des douves d'un proche château. Avec ce matériel réduit à sa plus simple expression, j'ai du prendre certaines des plus belles zébrées de ma vie. Jusqu'à ce que l'intervention énergique d'un couple de Malinois odieusement réactionnaires ne me décide à éviter définitivement les lieux... Nostalgie. N'allez pourtant pas croire que je pratiquais alors la reprise individuelle de manière triomphalement théorisée ni que je me sers aujourd'hui de ce préambule pour essayer, en bon boutiquier sournois, de déposer à l'INPI le concepts sulfureux du "gangsta fishing"... Non, ce serait douloureusement se méprendre car mon propos n'est pas là.

En effet, si j'évoque ces tendres souvenirs d'infractions en culottes courtes, depuis longtemps prescrites heureusement, ce n'est pas pour faire l'apologie du laxisme répressif du premier septennat mitterandien^^. Non, il s'agit tout simplement de mettre l'accent sur le fait troublant qu'on peut en nos temps de crises pêcher en s'amusant, avec des leurres efficaces, sans dépenser tout son maigre pécule... Le premier exemple sera cette copie du Evergreen Shower Blows Shorty, trouvée à 3,06 euros alors que l'original est évidemment vendu plus de 20 en France...

Continuons notre démonstration avec un autre leurre de surface, le RA Pop Jackson, lui-aussi vendu à l'aune de l'épiderme de génitoires ; ce qui m'a depuis longtemps dissuadé de m'en porter acquéreur...
Et bien, ce merveilleux petit popper, certainement apte à se jouer de la méfiance du plus roué des black-bass, nous ne sommes pas obligés de le raquer au prix fort, allelujah mes frères !!!^^

 
En effet, sa copie est elle-aussi disponible pour la modique somme de 2,89 euros...

Certes, on m'objectera que les coloris sont moins jolis. D'accord. Mais entre nous, se pignoler sur les coloris d'un leurre de surface quand on sait d'expérience que les deux coloris les plus efficaces pour ce type de leurres ( et d'autres !!! ) sont translucide et noir mat... Mais qu'ils sont de fait totalement invendables vu que le pêcheur aux leurres reste un grand enfant rêvassant devant ses coffres à jouets tout scintillants...
Poursuivons cet inventaire avec LA référence en matière de jerkbait passe-partout. Le B'Freeze 65 Lucky craft, sauve-bredouille béni des Dieux n'est pas le leurre le plus cher du marché, loin s'en faut...

Mais ses qualités en font un outil indispensable pour le pêcheur "moyen" ne cherchant pas le silure-sumo ni le brochet gobeur de ragondins^^...


Alors quand je m'aperçois que je peux en trouver pour 3,24 euros la pièce, je suis en extase ou peut s'en faut...
Dans la catégorie "leurres à pin's vendus carrément trop cher qu'on est à la limite du foutage de gueule", le Chubby Minnow 35 Illex se pose là... 17 euros dans un amuse-gueule destiné à finir prématurément sa carrière dans la gueule  du dernier brocheton du département, merci bien...
Heureusement qu'on peut se rabattre sur l'ersatz à 2,36 euros, tiens !!!^^


Enfin, concluons sur une de ces valeurs sûres trop ignorées du grand public, le Bevy Shad 60sp Lucky craft...


Là aussi, en fouinant, on finit par trouver son bonheur à des tarifs abordables pour ceux qui n'ont pas gagné récemment au Loto !!!^^


D'autant que ce poisson-nageur, mélange de jerkbait et de long bill, est une véritable botte secrète, ne serait-ce que sur les bancs de perches un peu timides...

 
Encore une fois, on peut critiquer les coloris des leurres "discount". Mais rien n'interdit de les repeindre soi-même, vous savez...



Ainsi, vous en conviendrez assez facilement, j'imagine, trouver des leurres efficaces, bien finis et à l'action identique à des modèles vendus 5 ou 6 fois plus chers, permet de réaliser de substantielles économies. Pour en rester aux 5 modèles évoqués ci-dessus, s'aventurer à acheter les 5 en France vous coûterait environ 90 euros. La somme est d'importance. En restant sur les répliques discount, vous vous en tireriez pour..... 15 euros... Choisis ton camp, camarade...


jeudi 5 mai 2016

Autopsie d'une bredouille assurée^^

On a le plus souvent beau le subodorer, rien n'y fait. Quand on met toutes les chances contre soi, on finit toujours par se gaufrer. C'est irrémédiable. D'autant plus que la pratique halieutique soumise aux rudes contingences ligérienne ne souffre guère l'à peu-près, l'amateurisme dilettante, voire l'empirisme décontracté, sous peine d'immanente sanction... On se demande au fond  à quoi peut servir d'accumuler de l'expérience ( quand bien même, selon les probablement apocryphes paroles attribuées à Eric Cantona, elle ne serait jamais qu'un peigne qu'on ne nous donne que lorsque l'on est devenu chauve... ) si, à chaque mois de Mai, on retombe dans les mêmes travers ? A savoir se retrouver à aller pêcher en pleine après-midi, au milieu du premier pic de chaleur de l'année et sur un secteur où l'on n'a pas pris de poisson de taille correcte depuis une éternité...

Petit cranckbait vendu une misère et qui joue dans la même catégorie que le Crapea SR par exemple...
Pour ma défense, j'avais de prime abord visé un autre secteur supposé moins fréquenté. Hélas, l'arrivée inopinément fâcheuse d'une solide troupe de juvéniles coiffés comme des clones de Christiano Ronaldo, juchés sur leurs vrombissantes motocyclettes et brandissant fièrement du matériel de pêche sentant très fort son titilleur de bass sur nid en tête plombée de 20 grammes, a subitement réveillé mes réflexes misanthropes... Plan B... Alors que l'heure tourne implacablement, je me dirige vers le spot de secours... Où m'attendait une autre contrariété sous la forme d'un turbulent rottweiler en rupture de laisse et manifestement enthousiaste à l'idée de me broyer un os ou deux... Fatalitas.

Pour couronner le tout, pressé par l'horaire, je me retrouve contraint de tout miser sur un secteur bucolique, certes, mais outrageusement racassé de jour comme de nuit ( surtout l'été...). Et comme la loi de Murphy se vérifie toujours dans ces cas précis, le chemin est bouché par un HLM à castors et le seuil désormais interdit d'accès par un propriétaire probablement lassé des "incivilités" à répétition des "pêcheurs" fréquentant assidument les lieux...
Copie du Bent Minnow86 OSP payée............50 cents^^... On peut bredouiller économique ;)
Bon. Il faut savoir rester digne dans la défaite. Mieux vaut la jouer François Ier à Pavie que Domenech à Bloemfontein^^. Du coup, j'en ai profité pour tester quelques leurres. Avec satisfaction même si, évidemment, il me faudra trouver un coin avec des poissons pour les valider un jour...
Copie du Flat Cranck Yo-Zuri et du Snub River2sea payée........40 cents^^
Finalement, l'année dernière, j'avais du attendre l'automne, si je me souviens bien, pour subir ma première bredouille. Cette année, paf, dès la deuxième sortie, ça tombe. Ouille. Va falloir psychoter du pattern. Je ne vois plus que ça à faire^^...

mercredi 4 mai 2016

Ma liberté de pinser

Un ancien seuil de moulin perdu dans la campagne.

Après la honteuse dérobade dominicale m'ayant vu fuir devant le flot des Bidochon en goguette, je guettais ; plus subreptice que le Rom kleptomane s'étant invité au banquet de Jeanne d'Arc organisé à Vitrolles par les anciens de l'OAS ; l'occasion de débuter la saison. Mardi soir, malgré un vent du nord taquin, des nuages de pollens agrémentés de particules fines et les naseaux colmatés par les fragrances d'épandage tout frais, je m'en suis allé à l'aventure sur un parcours où l'obligation de marcher un peu limite étrangement à la drastique la densité de blaireaux au cm²...



L'objectif fixé, vous pensez, n'étant pas de faire à tout prix du poisson afin de me la secouer sur le web mais plutôt, de façon réaliste^^, de renouer avec les charmes de la pratique, dans un cadre d'une tranquillité parfaite, en envisageant même de prendre, soyons fous, un ou deux gros chevesnes !!!

Un leurre de surface fabriqué en Chine, payé moins de 2 euros et qui en évoque irrésistiblement un autre, vendu plus de 30 dans les boutiques françaises. Dormez bien, bonnes gens...
Toutefois, à peine arrivé dans le théâtre de mes présumés futurs exploits, je déchante. L'eau est encore bien froide. Les herbiers n'ont pas encore poussé. Pas de caches potentielles pour les clients habituels des premiers postes prospectés. Perdu pour perdu, j'en profite pour tester la copie de Dog X Jr Megabass chopée à 1,79 euros sur ebay. Elle n'a rien à envier à l'original en ce qui concerne la promenade du chien, c'est déjà ça^^... Mais il faudra que j'utilise au moins une canne M pour en tirer le maximum.

Un cadre évoquant une rivière à truite mais avant l'alevinage massif^^...

Devant l'inanité de mes essais en surface, je sors l'arme fatale venue des bords de la Vistule. Là ça ne rigole plus quand il faut balancer dans le bouillon un de ces petits poissons nageurs polonais ne payant pas de mine, m'ayant rapporté des centaines de prises et couturé de partout à force de cogner la caillasse. Damned. Si même lui ne prend rien, l'heure est grave. Et elle l'est, grave, l'heure... Vu qu'au bout de quelques dizaines de lancers, ce poisson-nageur roturier ne m'aura fourni que l'occasion de contempler, légèrement blasé, le suivi nonchalant de deux gros chevesnes aussi dubitatifs que peut l'être Nabilla devant les oeuvres complètes de Kierkegaard...


Entre nous, ça sent nettement la bredouille, cette affaire. Il me reste plus qu'à peine une heure avant  l'extinction des feux. Il n'y a plus à tortiller = opération perchettes !!!^^


Heureusement, ça, je sais faire. Je fonce sans plus tarder en direction d'un micro-spot d'ordinaire farci de petites perches afin d'éviter l'infamie de la bredouille à l'Ouverture. Ouf. Un Swing Impact 2" en texan light à dériver dans le courant suffira à finir la sortie par une dizaine de spécimens d'anthologie^^... La bredouille évitée d'extrême justesse, après des heures d'angoisse, de doutes, de tâtonnements patternistiques des plus fébriles, ça aussi, ça fait partie des plaisirs de la pêche...
Non, vous n'aurez pas ma liberté de pinser^^
Bon, évidemment, on essayera de faire mieux la prochaine fois même si, je ne le répèterai jamais assez, pêcher  des poissons, gros ou petits, reste une variable assez secondaire par rapport à l'essentiel. A savoir profiter au bord de l'eau des petits riens qui nous font oublier un instant les bassesses de nos contemporains, la pollution de la ville et l'avenir désespérant que Ceux-d'en-Haut réservent à Ceux-d'en-Bas...