mercredi 4 mai 2016

Ma liberté de pinser

Un ancien seuil de moulin perdu dans la campagne.

Après la honteuse dérobade dominicale m'ayant vu fuir devant le flot des Bidochon en goguette, je guettais ; plus subreptice que le Rom kleptomane s'étant invité au banquet de Jeanne d'Arc organisé à Vitrolles par les anciens de l'OAS ; l'occasion de débuter la saison. Mardi soir, malgré un vent du nord taquin, des nuages de pollens agrémentés de particules fines et les naseaux colmatés par les fragrances d'épandage tout frais, je m'en suis allé à l'aventure sur un parcours où l'obligation de marcher un peu limite étrangement à la drastique la densité de blaireaux au cm²...



L'objectif fixé, vous pensez, n'étant pas de faire à tout prix du poisson afin de me la secouer sur le web mais plutôt, de façon réaliste^^, de renouer avec les charmes de la pratique, dans un cadre d'une tranquillité parfaite, en envisageant même de prendre, soyons fous, un ou deux gros chevesnes !!!

Un leurre de surface fabriqué en Chine, payé moins de 2 euros et qui en évoque irrésistiblement un autre, vendu plus de 30 dans les boutiques françaises. Dormez bien, bonnes gens...
Toutefois, à peine arrivé dans le théâtre de mes présumés futurs exploits, je déchante. L'eau est encore bien froide. Les herbiers n'ont pas encore poussé. Pas de caches potentielles pour les clients habituels des premiers postes prospectés. Perdu pour perdu, j'en profite pour tester la copie de Dog X Jr Megabass chopée à 1,79 euros sur ebay. Elle n'a rien à envier à l'original en ce qui concerne la promenade du chien, c'est déjà ça^^... Mais il faudra que j'utilise au moins une canne M pour en tirer le maximum.

Un cadre évoquant une rivière à truite mais avant l'alevinage massif^^...

Devant l'inanité de mes essais en surface, je sors l'arme fatale venue des bords de la Vistule. Là ça ne rigole plus quand il faut balancer dans le bouillon un de ces petits poissons nageurs polonais ne payant pas de mine, m'ayant rapporté des centaines de prises et couturé de partout à force de cogner la caillasse. Damned. Si même lui ne prend rien, l'heure est grave. Et elle l'est, grave, l'heure... Vu qu'au bout de quelques dizaines de lancers, ce poisson-nageur roturier ne m'aura fourni que l'occasion de contempler, légèrement blasé, le suivi nonchalant de deux gros chevesnes aussi dubitatifs que peut l'être Nabilla devant les oeuvres complètes de Kierkegaard...


Entre nous, ça sent nettement la bredouille, cette affaire. Il me reste plus qu'à peine une heure avant  l'extinction des feux. Il n'y a plus à tortiller = opération perchettes !!!^^


Heureusement, ça, je sais faire. Je fonce sans plus tarder en direction d'un micro-spot d'ordinaire farci de petites perches afin d'éviter l'infamie de la bredouille à l'Ouverture. Ouf. Un Swing Impact 2" en texan light à dériver dans le courant suffira à finir la sortie par une dizaine de spécimens d'anthologie^^... La bredouille évitée d'extrême justesse, après des heures d'angoisse, de doutes, de tâtonnements patternistiques des plus fébriles, ça aussi, ça fait partie des plaisirs de la pêche...
Non, vous n'aurez pas ma liberté de pinser^^
Bon, évidemment, on essayera de faire mieux la prochaine fois même si, je ne le répèterai jamais assez, pêcher  des poissons, gros ou petits, reste une variable assez secondaire par rapport à l'essentiel. A savoir profiter au bord de l'eau des petits riens qui nous font oublier un instant les bassesses de nos contemporains, la pollution de la ville et l'avenir désespérant que Ceux-d'en-Haut réservent à Ceux-d'en-Bas...


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