dimanche 14 août 2016

Lâché de lourds, au secours !!!

Prétendre que la pratique de la pêche à la ligne n'expose pas à quelques rencontres inopinées, pouvant parfois nous faire perdre toute foi en l'espèce humaine, serait, selon ma longue autant qu'amère expérience ( dramatiquement étayée par des dizaines de cas d'espèce...), un postulat des plus aventureux. Disons le fort et clair : à la pêche, il n'y a pas que des mythos. Il arrive aussi que l'on croise le sillage de blaireaux qui mériteraient à eux-seuls d'obtenir une catégorie aux J.O... Ainsi l'autre soir, au terme d'une journée passée à mijoter dans mon jus, j'ai eu le douteux privilège de pouvoir observer dans leur milieu naturel un certain nombre de spécimens d'élite, pour ne pas écrire candidats sérieux à la médaille d'or...
Représentez-vous un bras de Loire quasiment à sec. Un mètre de profondeur , dix mètres de large au maximum. Et là, alors que je progressais péniblement dans la savane rivulaire, j'entends comme un bruit de grosse mobylette enrouée. Alerte aux Prix Nobel !!! Deux intellectuels dans leur barque, sont en train de labourer le fond du gouillat au moteur thermique... J'avoue que là, même après 35 ans de pêche en eau douce en Loire-Atlantique, on ne peut s'empêcher de fleurir mentalement la tombe du Cortex inconnu... Champions du Monde, les Bidochon navalisés... Sur le spot suivant, je tombe sur les reliefs d'une cérémonie étrange. Un abruti a éclaté ses poissons sur les cailloux. Pas besoin d'être Dexter pour lire les explicites tâches de sang. Puis il les a laissé sécher sur place... Encore un poète atteint dans sa virilité par "l'idéologie extrémiste du no-kill" ?
A côté de ces hardis navigateurs naufragés du QI et du massacreur anonyme, les habituelles calamités estivales en tongs et autres démons mineurs en jet-skis paraissent  d'un seul coup d'une bêtise presque supportable. J'avais deux heures de libre. J'en ai plus qu'une... Bref, je ne suis pas passé très loin d'une sortie-pêche frisant la déconvenue... Heureusement que, bravant les nuages compacts de  moustiques affamés et la curiosité de touristes n'estimant pas que la politesse puisse s'appliquer à un pêcheur à la ligne, j'ai pu me "refaire" avant la nuit en prenant quelques perches avec l'aide de mes petits leurres faits maison...C'est pas glorieux mais je m'en tamponne. Vivement l'automne.




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