jeudi 29 septembre 2016

Retour aux vraies valeurs^^

Alors que j'avais opté pour une interruption temporaire de mes pérégrinations halieutiques sur rochers gluants me poussant toujours plus près de la fracture ouverte, un inopiné changement dans mon emploi du temps m'a permis, Dieu soit loué, de retourner au bord de l'eau... Tout est affaire d'organisation. Se retrouver fortuitement en fin d'après-midi à quelques kilomètres d'un accessible spot  sablo-vaseux (c'est à dire exempt de ces rochers assassins prompts à vous faire obéir à la pesanteur...) après avoir accompli l'ensemble de ses tâches journalières tout en ayant, ô miracle, un combo ML et quelques petits leurres dans la musette, cela dénote des talents de tacticien hors-pair. Ou de pervers ayant élevé la fourberie au rang des Beaux-Arts, c'est selon^^...
Déflorons le suspens : après des semaines difficiles consacrées à la traque du monstre fluvial venu du froid, il était temps, grand temps même, de revenir aux vraies valeurs de la pêche ligérienne d'en bas. Vous savez, cette pêche de l'extrême dont les gens qui pêchent des coins moins pollués ne peuvent pas appréhender la toujours plus triviale réalité, ni même à fortiori apprécier les minimalistes succès vu qu'ils sont eux blasés de prendre du brochet plus que métré, de la truite cyclopéenne ou de l'aspe confinant au Léviathan à chaque lancé ou presque... Bien évidemment, parler de cette pêche typique de mon terroir sinistré revient à en revendiquer publiquement l'exercice de sa quintessence honteuse : le gros carton de pin's qui décontracte... Chevesne, perche et, parfois, brocheton coopératif en sont les récurrentes victimes...
Malheureusement, l'endroit où j'ai décidé de pratiquer mon art a été "aménagé" par la société de pêche locale. Ce qui revient à dire qu'on a viré les arbres dans l'eau pour ne pas que Riton, Dédé & consorts n'y laissent la moitié de leur pension d'invalidité-cirrhose sous forme de flotteurs Autain 15 grammes irrémédiablement accrochés au sommet des marronniers rivulaires... De par le fait, les postes y sont moins évidents... L'accès déjà peu ardu a été de surcroît grandement facilité par un faucardage tout en finesse que n'aurait pas renié le colonel Kilgore... Le résultat est sans appel : la cuillère tournante fait fuir tout le monde dès qu'elle touche l'eau... Ils ont du en voir passer quelques tonnes cet été, les infortunés poiscailles du cru...
Une fois l'impasse de la cuillère tournante actée, ce sont donc mes deux Chubby 38 chinois à un euro et des broutilles^^ qui m'ont rapporté la majorité des prises en me permettant, grâce à leur prix raisonnable, de tenter des lancers au ras des (rares...) obstacles au courant. Pari gagnant pour un crankbait discount. D'autant plus que je n'aurais certainement pas essayé de faire pareil avec le même genre de leurre payé une quinzaine d'euros...
Mais mon bon vieux poisson-nageur polonais en balsa, silencieux et ne payant pas de mine, a fait mieux que résister à la concurrence. Six années de bons & loyaux services. Des centaines de prises et il est toujours là pour damer le pion aux japonaiseries hors de prix...
C'est à en désespérer du somptuaire. Comment vont survivre nos élites de la pêche à la ligne si l'on peut prendre du poisson avec des Z Claw à 5$ et des Chubby à 2$, ma bonne dame ? Ah, quel malheur, c'est la mort du petit commerce^^...
Mais laissons là ces considérations mercantiles !!! La peste soit des apothicaires bedonnants, serviles et à la lippe humide qui ont transformé notre passion d'enfance en signe extérieur de richesse... La pêche à la ligne, c'est un loisir simple, populaire et qui devrait donc rester accessible à tous sans qu'on ait besoin de faire croire à tout un chacun qu'il faut mettre des sommes astronomiques sur le comptoir pour avoir l'insigne honneur de prendre dans une sauce aux PCB deux poissons maillés à l'année ... Alors quand je passe deux bonnes heures, au bon moment, à l'instant T pile-poil de la marée et que les touches s'enchaînent comme à la Foire du Trône, je suis le plus heureux des pinseurs.
J'en avais presque perdu l'habitude de ces sorties à plein de poissons durant lesquelles on ne change de leurre qu'au bout de 10 ou 15 prises et qui contrastent agréablement avec celles, un tantinet plus laborieuses, où on change fébrilement 25 fois de leurres avant qu'une perchette ne vienne avec une immense mansuétude sauver les pitoyables vestiges de notre honneur professionnel !!!^^
Bref, j'ai eu de la chance d'avoir du temps de libre, d'avoir été à la bonne heure au bon endroit et, ce qui était le plus facile, d'avoir embarqués la canne ML et des petits leurres. Du coup, je ne planifie plus rien. Je ne vais pas perdre du temps à machiaveliser du rapala alors qu'il me reste encore trop de sorties prévues à caser dans les prochaines semaines. L'occasion fera le larron. Ou pas...
Sinon, pour conclure par une touche toujours bienvenue de récrimination, j'ai consacré une partie de la sortie à ramasser les merdes laissées par les usagers de la nature. Passons sur les bouteilles de soda nonchalamment abandonnées par le duo de juvéniles vifeurs croisé au début du parcours. Bon sang ne saurait mentir : il y en a  qui font honneur aux traditions familiales. "Tu seras un porc, mon fils"... Je ne vais pas non plus me formaliser outrageusement sur les kilomètres de nylon retrouvés emmêlés à même le sol. On en a tellement l'habitude... Mais il y a certains vestiges qui en disent long sur l'intérêt qu'il y a à lâcher des cons supplémentaires, hypnotisé par leur  écran de portable, dans un environnement naturel déjà en souffrance...
Finalement, malgré une petite parenthèse heureuse dans un quotidien pas toujours jovial, on est toujours rattrapé par ces petits détails qui nous rappellent que nous sommes condamnés par la dimension exiguë de notre misérable petite planète à être à jamais cernés par les cons...


mercredi 28 septembre 2016

Déboires fluviatiles...

Force est de constater que mon rythme gastéropodologique consistant à pêcher deux heures par ci, deux heures par là, limite grandement les opportunités de comprendre la mécanique alimentaire de ces poissons compliqués que sont les aspes. Si j'ai pu observer plusieurs gros spécimens en patrouille à marée basse, le marnage causé par la marée montante semble à la fois les éloigner du bord, hors de portée de lancer, ainsi que leur clouer le bec si l'on s'en tient à l'absence quasi-totale de chasses visibles... Bah, je n'ai pas le choix. Remonter au delà de la limite d'influence des marées amputerait de moitié mon temps de pêche déjà plus réduit que les chances de voir le FC Nantes évoluer en ligue 1 la saison prochaine. Autant faire avec ce que l'on a... Pour revenir sur une note guillerette et persister à penser que même si noir c'est noir, il reste un peu d'espoir, j'ai enfin vécu l'issue d'un rocambolesque feuilleton m'ayant vu affronter en un herculéen challenge des services postaux résolus à me faire basculer dans la folie meurtrière, voire dans l'adhésion aux thèses économiques de Jean-Marc Sylvestre. Oui, je n'y croyais plus mais après moult quiproquos, une file d'attente interminable et un pédagogique tabassage de facteur annulé au dernier moment, mon simili Z-Claw venu de l'Empire du Milieu est finalement devenu mien.
Tout vient à point à qui sait attendre. Les premiers essais de l'engin sont édifiants. Le Veau d'Or peut trembler, calfeutré derrière les remparts de Belle-île !!!^^ Pour quelques $,  j'ai un Z-Claw  qui nage comme un à 35 euros TTC chez le boutiquier. Et le pire de tout, c'est qu'il prend du poisson. Noooooooooooooooon ??? Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Et du joli encore !!!
Là, le leurre est validé. On est bien d'accord. Par contre, le pêcheur s'improvisant photographe, c'est moins sûr. Beaucoup moins sûr... Déterminé à faire une super photo d'un très bel aspe dans l'eau, avec le leurre dans le bec, je commets une bévue assez remarquable. Je prends quelques photos à contre-jour qui seront inexploitables grâce aux reflets du soleil sur l'eau. Bravo.
Mais le meilleur est à venir. Guidant le poisson vers le bord, canne haute, je ne me rends pas compte que le nylon a bouclé autour du scion et à l'ultime redémarrage de la bête, vlan, elle se décroche en imposant une violente courbe à ma bonne vieille canne. Sur le coup, privé de la photo qui le fait bien pour la ramener en technicolor auprès de mes congénères, je pousse un de ces petits jurons bien sentis qui vous vaudraient a minima 5 ans d'interdiction de stade en Angleterre. Puis, en un accès de lucidité trop peu fréquent, je me félicite finalement d'utiliser du nylon : avec un rush d'une telle puissance et si peu de fil sorti, la tresse aurait cassé le scion, j'en suis pratiquement certain...
Il n'empêche que je sors relativement accablé de l'affaire. Je pêche trop peu, toujours à l'arrache avec des horaires biscornus sans parler de l'influence de la marée difficile à gérer, surtout au niveau de l'accès sécurisé à certains spots... Bref, il y fort à parier que je n'aurais pas un millier d'occasion de faire encore plier le carbone sur de l'aspe bien velu cette saison. Bougonnant dans ma barbe, j'essaye en désespoir de cause un bricolage issu de la récupération et du recyclage mais, malédiction ou défaut de conception, rien ne vient le croquer, snif... Il me faudra l'aide du légendaire Red Shorty Décathlon pour réussir à prendre un poisson... Légèrement plus petit que le premier, certes, mais, en toute objectivité, seulement de quelques kilos plus léger à première vue^^...
La marée se met à monter et l'activité déjà bien discrète des poissons sur le spot s'arrête net. Un bref arrêt sur un des spots les plus fréquentés du secteur me permettra de cacher la misère avec une autre perche...
Cet artéfact, me rendant  illusoirement confiance en mes capacités à vaincre la bredouille et à, pourquoi pas, prendre un poisson plus ou moins correct, me poussera à m'arrêter sur un ultime spot. Là, un brochet quasiment maillé daignera se piquer à un Slit Shad monté sur une de mes TP à palette maison. Mais en un enchaînement magnifique, digne des plus belles heures des tournées Zavatta, je vais réussir à me piquer le doigt avec l'hameçon en décrochant à la hâte le poisson, à le faire tomber dans l'eau dans la foulée et, en un bouquet final très travaillé, à me gaufrer en glissant sur ces saloperies de merde de chiottes d' algues à nitrates. Heureusement que je me ramasse, certes comme un sac mais au sec, sur la berge en ne souffrant que d'un contact assez rude entre ma hanche, mon genou et mon bras avec un petit rocher qui passait par là... Plus de peur que de mal mais on est pas passé loin du drame. Quelques jours de relâche ne pourront me faire que du bien...

vendredi 23 septembre 2016

Aspe 1 Touristes 0

Produit d'appel principal des bords de Loire, l'aspe, poisson fantasque, m'a fourni l'occasion d'attirer dans un odieux traquenard d'innocents touristes m'ayant accordé un peu trop hâtivement leur confiance. Pourtant, Gilles, connu des sandres de la Sèvre niortaise comme la Terreur du Sud Vendée, et Thierry (alias le Bourreau de Mas Chaban^^) ne sont pas des gardonneaux de l'année. Ils me connaissent suffisamment pour savoir que mon enthousiasme (s'il n'est pas de surcroît décuplé par le rhum agricole ou le whiskey tourbé...) repose trop souvent sur une analyse des conditions de pêche à l'optimisme parfois hors de propos... Déjà presque deux semaines sans prendre d'aspe, une pleine lune et  une "marée verte" auraient du m'avertir des difficultés à attendre mais comme nous avions fixée la date de l'offensive d'automne, nous n'avions plus qu'à nous précipiter vers notre implacable destin...
Face à l'immensité du biotope et, surtout, au nombre de chasses visibles proche du pourcentage d'intentions de vote que les instituts de sondage prêtent au candidat des bouilleurs de cru se présentant dans la banlieue de Kaboul, notre réponse a été de sortir un par un quasiment tous les leurres de nos boîtes. En pure perte jusqu'à ce qu'une perche ne résiste pas au suggestif déhanché de mon B'Freeze miracle. Ouf, le plus dur est fait^^. Hélas, le deuxième poisson se fera attendre pendant plusieurs heures de doutes sous une chaleur inattendue. Heureusement, dans la dernière heure de pêche, en une quasi-simultanée apothéose, mes deux comparses, à deux doigts de l'insolation, évitent la bredouille avec un brochet chacun !!! Ils n'étaient pas venus pour ça mais la pêche restant la pêche, certains poissons, à priori négligeables quand ça rigole, deviennent fort précieux pour remonter le moral...
Bref, la mission "Aspe en fleuve" a été un échec total. L'organisateur indélicat, fuyant ses écrasantes responsabilités pénales, serait d'ailleurs en fuite au Vuvuzuela, là où vont se cacher les trompettes^^. D'un autre côté, il faut aussi savoir discerner les bons côté de l'affaire : finalement, personne ne s'est fracturé un tibia ou deux sur des cailloux plus glissants (mais peut-être pas aussi visqueux...) qu'une théorie historique sarkoziste, ni n'a succombé à une intoxication causée par les cyanobactéries en train de pourrir. Il faut se faire une raison : on y était pas le bon jour. Dommage. Il va donc falloir impérativement remettre ça un de ces jours, de préférence en plein période d'activité et avant les crues d'hiver... Nous avons une revanche à prendre, saperlipopette !!!


mardi 20 septembre 2016

Les errances de Monsieur Bulot^^

Si j'ai odieusement détourné le titre d'un des fameux films du non moins fameux Jacques Tati, le cinéaste virtuose qui a (presque) réussi à rendre les plages de Saint-Nazaire attractives pour autres choses que les boulettes de fioul, les méduses mortes et les toxicotochtones, ce n'est pas en une tentative désespérée d'alibi culturel visant à masquer mes déboires halieutiques. Non, pas du tout. D'ailleurs, entre nous, "Bulot", ça concernerait plutôt le niveau de mon supposé QI maintenant que j'y pense... En effet, aller pêcher la Loire pendant un coefficient supérieur à 100, c'est s'exposer à quelques désillusions...
Les cailloux des berges, recouverts d'une sauce verte pétante, sont plus traîtres qu'un sénateur en campagne. Le courant est plus violent qu'une adolescente privée de facebook. Pour couronner le tout, je dois pêcher en contre-la-montre, contraint et forcé de rentrer à une heure précise dans mes pénates. A peine ai-je commencer à pêcher ma sortie de courant favorite, pour une fois exempte de la présence de vifeurs bilieux toujours plus défiants à mon égard, que je loupe quatre attaques sur mon leurre de surface. Des aspes assurément. Hélas, le courant de plus en plus puissant m'empêche bientôt de promener le chien à 200 km/h... Un ratissage de bordure à la cuillère-maison "Frankenstein" me permet toutefois de dédouiller en souplesse^^... Avant de prendre un petit brochet sur le spot à chevesne.
Voila, ça s'est fait mais il n'y a pas encore de quoi se la peindre en jaune & vert en hurlant à s'en péter les cordes vocales "Girard, salaud, le peuple aura ta peau !!!". Non, on va attendre la fin du match contre l'OM quand même^^...Devant les conditions difficiles, je me décide à changer de coin. Je me rends donc sur un spot à perche. Là, je sors de ma musette un des leurres offerts par l'illustre Mailloche. Un bijou signé de la Rudipontaine et malheureusement désormais introuvable...
A ma grande surprise, d'autres pêcheurs sont en action dans le secteur. Le pilonnage aux leurres de surface va bon train. En pure perte vu qu'un Sammy, ça ne se ramène pas comme une Suissex. Sauf que ça, on n'a pas du leur préciser au magasin... Premier lancer avec l'antiquité, boum, c'est la touche. Un mastard d'aspe qui me plie proprement une branche du triple, lui-aussi d'époque (ceci expliquant peut-être cela, comme l'aurait dit Thierry Rolland, ce fin linguiste trop tôt disparu^^).
Heureusement, alors que la fin de la partie s'annonçait déjà (deux heures, ça passe toujours trop vite, surtout à la pêche !!!), cette antédiluvienne cuillère m'a rapporté une perche qu'on pourrait qualifier d'inespérée. Il va quand même falloir me résoudre à changer le triple originel pour "un qui pique^^"  car ce leurre, pour passéiste qu'il soit, m'a quand même rapporté 3/4 des touches de la sortie en vingt minutes d'utilisation... Il y a des jours comme ça... A part ça, les pêcheurs ligériens sont toujours aussi affables : pour 10 bonjours, un seul retour... On va finir par les stigmatiser à force, ces rustres...


mercredi 14 septembre 2016

Et Dieu créa la perchette...

Alors que l'orage menaçait ma savane désolée par des mois de sécheresse, j'ai une nouvelle fois cédé aux sirènes de la traque obsessionnelle du monstre fluviatile. Autant être sincère : contrairement à nombre de blogueurs concernés par l'étalage ruisselant d'écailles, je m'obstine à rester à peu près proche de la réalité factuelle lorsque je narre mes navrantes mésaventures inespérés coups de bol exploits édifiants. Il m'arrive certes d'extrapoler, de me risquer parfois à des interprétations douteuses, voire de fricoter, lors de coupables moments d'absence, avec l'hyperbole MAIS en règle générale, je ne cherche pas à me faire passer pour un demi-Dieu de la pêche à la ligne ayant su rester tout à fait humble & abordable malgré le succès (selon la formule désormais consacrée^^). Car même si je le voulais, je ne serais pas crédible longtemps en beau mâle musclé, au sourire émail-diamant, souffrant si l'on analyse bien ses photos d'une hypertrophie du pouce^^ et qui ne compte plus, blasé, les voitures de sports s'entassant dans son garage, ses conquêtes au sein du harem de l'agence Elite, ainsi que ses arrestations pour détention de cocaïne,  tout en squattant, en toute simplicité, la canne entre les dents, une couverture sur deux de Predators, eul magazine des Winnors^^... Ne tombons pas toutefois dans le déclinisme, l'aigreur et la morosité : qui sait si la demande en sosies de Gollum ou de Michel Galabru ne va pas repartir plein pot dans les prochains mois ?
En effet, malgré les apparences, je ne suis au fond qu'un banal être humain. Même si, à cause de mon acuité visuelle digne d'une taupe, de ma démarche hésitante de zombie et de ma dentition de requin-taureau ayant encore oublié son ouvre-boîte (sans passer par ailleurs sous silence le choix, paraît-il, contestable de mon déodorant), cette théorie est loin de faire l'unanimité chez les anthropologues des environs. Il m'arrive ainsi de me tromper lourdement de pattern, d'être terrassé par le doute devant le choix consternant de mes destinations halieutiques, voire de n'avoir qu'une heure et quelques pour tester sous la pluie un spot abandonné depuis des lustres. Si ce n'est pas aller au devant de cruelles déconvenues, tiens, ça encore... En arrivant, hier soir, d'un pas vaillant au bord de l'eau, je constate immédiatement la présence de véhicules garés dans une zone interdite au stationnement. Tiens, tiens. Des cannes sont posées un peu partout, apparemment sans surveillance. Il me vient grâce à mon sens aigu de l'observation une explication rapide et logique : leurs propriétaires sont calfeutrés dans leur voiture pour éviter les pauvres gouttes qui tombent. Les vieux baroudeurs à la virilité trempée dans le Gros-Plant sont de sortie mais veulent garder leur beau t-shirt camouflage jungle au sec... Ben mon cochon, ils sont beaux les hommes d'action !!!^^

Exclu de fait de l'usufruit du hot-spot, je me retrouve donc à pêcher une fin de courant toute pourrie pour ne pas mettre dans la pénible, pour ne pas écrire déplorable, situation de me retrouver à adresser la parole à ce genre d'humanoïde afin de leur énumérer patiemment les 28 points de règlement qu'ils sont en train de violer benoîtement... Je n'ai de toute façon plus l'énergie d'évangéliser les Bidochons ni, ce soir, le temps de changer de coin. Heureusement qu'en une manifestation tangible de la colère divine, ces feignasses de vifeurs se ramasseront une douille sans appel sous mon regard narquois. Des vifs sous flotteurs sans surveillance en fleuve, ça va vite se planquer dans les bordures, les mecs. Et là, si l'on excepte les jurisprudences "brocheton compatissant" ou "anguille en goguette", on peut faire une croix sur le beurre blanc, Gontran... Les mecs pêchent depuis 50 ans et n'ont pas encore compris ça... C'est peut-être pour ça qu'il reste un ou deux poiscailles à prendre finalement ?
Bref, en un laps de temps trop court pour appliquer un éventuel Plan B salvateur, et durant lequel je n'ai vu qu'une seule chasse ( un gros glane...Sur la berge d'en face, hélas...), je m'en tire, sinon avec les honneurs, du moins avec un slip propre, en prenant deux perches dans le dernier quart d'heure. Il est vrai que j'avais alors abdiqué tout espoir de lunkerisation vespérale. Lancé dans le grand bain en désespoir de cause, mon B'Freeze 65sp arborant fièrement les glorieux stigmates d'une décennie vouée à me sauver de la bredouille ainsi qu'une de mes cuillères tournantes-maison n°2 m'ont donc tiré d'affaire alors que c'était plutôt mal engagé. La faute à la chaleur, à la pluie, à la pleine lune en train de monter ? Je préfère quant à moi y voir un petit miracle nous prouvant une nouvelle fois l'infinie sagesse dont fît preuve le Tout Puissant lorsqu'Il créa la perchette, histoire de sauver temporairement de la dépression nerveuse l'infortuné pêcheur à la ligne contraint et forcé d'exercer son art en Loire-Atlantique dans le cadre d'un implacable contre-la-montre...

dimanche 11 septembre 2016

Bel ide en coup de speed...

Alors que l'emploi du temps du week-end ne me laissait à priori pas des masses de chance d'aller à la pêche, j'ai une nouvelle fois déployés des trésors de sournoiserie pour m'éclipser deux petites heures. J'ai honte. J'ai subrepticement chargé le matos dans le coffre de la voiture en profitant de l'inattention des autorités^^ avant de prétexter une urgence absolue à rejoindre le supermarché du coin ouvert le dimanche afin d'y acheter 12 sachets de cabillaud en sauce pour ne pas risquer de me faire bouffer par un chat affamé. J'aurai tout le temps en revenant de la pêche de trouver une explication plus ou moins plausible au laps de temps phénoménal que cet achat m'aura pris, me dis-je alors avec mon inconséquence proverbiale. Ce ne sont de toute façon pas les idées qui me manquent. Depuis le temps que je pêche, j'ai quand même, au contact de mes pairs les plus créatifs, réussi à développer un don certain pour la grosse excuse bidon !!!^^
On est dimanche. La marée est basse. Les 2be3 sont de sortie sur leur jetski. Youpi. Un trio de vieux mâles au style tout en nuances, mêlant harmonieusement couperose, bedaine et fringues camouflage, est en train de remonter discrètement ses nasses. Les joies du vivre-ensemble... J'envisage juste un petit tour de berges, histoire de voir s'il n'y a pas un ou deux leurres à ramasser quand je vois un ide venir gober violemment un truc en surface. Après quelques minutes à observer le manège, je me rends compte qu'ils n'attaquent pas les alevins mais des crevettes en train de dériver et manifestement un peu assommées par l'eau douce... Damned, j'ai pas ça dans la Plano^^...
Je décide malgré tout, avec cette impétuosité qui me caractérise, de m'aventurer un peu plus loin que d'habitude sur l'estran en espérant contre toute probabilité, prendre quelque chose dans le lit principal du fleuve entre deux passages pétaradants d'intellectuels  musclés en jetski. Je tombe alors, émerveillé, sur cette preuve manifeste de la résilience de Mère Nature, qui a fait d'un cubi, cet indispensable compagnon des bons et des mauvais jours du pêcheur ligérien, une jardinière en devenir... Midi approche, le calme se fait sur l'onde. Les 2be3 sont partis au McDo. Les vieux viandards au bistrot. Je suis seul face à la nature redevenue sauvage. On va voir ce qu'on va voir !!! Même si les premiers signes de la marée montante m'avertissent qu'il va être temps de battre en retraite si je ne veux pas crawler en waders jusqu'à Terre-Neuve^^...
Hésitant entre le risque et la sécurité, le destin décide pour moi : j'aperçois, entre deux eaux, une troupe d'ides nonchalants format bonbonnes. Le coin est rocailleux, plein de bois morts. Aie. Je fouille fébrilement mon sac pour y trouver le truc adéquat. Et là, j'ai une révélation sur le leurre à employer. Bon sang mais c'est bien sûr !!! La cuillère Caperlan que j'ai trouvée l'autre jour s'impose comme une évidence !!! Dans un petit courant de bordure, un bel ide désireux de casser la croûte confirme ma brillante intuition^^... Je pense à cet instant, dans ma grande fatuité, que le plus dur est fait. J'ai mon poisson. Il est gros. Il est à peine midi. Je suis encore dans la fourchette horaire me permettant d'avancer une excuse presque crédible genre fusillade, incendie ou émeute urbaine suite à la présence inopinée de Justin Bieber tout nu au rayon des spiritueux. 
C'était oublier présomtueusement la marée. Petit coefficient, certes, mais le chemin du retour va s'avérer des plus périlleux. Il me faudra une bonne demi-heure digne de Jack London, voire d'Henri Guillaumet, pour franchir précautionneusement une centaine de mètres, immergé jusqu'au nombril et dérapant pitoyablement sur les cailloux vaseux. Tout ça sous le regard perplexe de jeunes mamans en train de pique-niquer avec leur progéniture ; elle-même éperdue d'admiration envers le monsieur un peu rouge pataugeant dans le courant sans néanmoins perdre ni sa dignité ni sa canne à pêche tout en évitant à première vue de se noyer. Bon, d'accord, il est possible que j'exagère un peu les transports de ce public improvisé devant mes exploits... Mais pour une fois que je fais l'andouille en provocant une vive réaction chez des jeunes femmes ( même si cette réaction consiste en un "n'approchez pas du monsieur tout vaseux, les enfants !!!"), j'ai le droit de rêver un peu, non ?^^



samedi 10 septembre 2016

La revanche du mal-aimé^^

Dans les boites de pêche comme dans les vestiaires des clubs de football, il y a les titulaires, les surdoués, ceux, bénis des bonnes fées  qui sont nés le jour où Carabosse s'était fait chouré son GPS et crever les pneus de son 4x4 Audi par des lutins anti-système. Ceux dont on ne peut songer une seule seconde d'avoir à se priver à l'instant de vérité. Dans cette catégorie entrent les Bevy Pencil, les B'Freeze, les Chubby, bref, les CR7 du walking the dog, les Léo Messi du stop-and-go, les Neymar du power-fishing... Et puis, il y a les autres. Les mous du twitch, les reclus de la Plano, les minnows-Quasimodo à peine en mesure de ramener une perchette par trimestre d'utilisation intensive. Parmi ces éternels remplaçants ne quittant le banc de touche qu'en 32ème de finale de Coupe de France ou ne sortant de la musette qu'en désespoir de cause alors que la bredouille guette, le NW Pencil 68 fait figure d'archétype. Acheté il y a maintenant quelques années sur un site américain, ce diable de stickbait ne m'avait jusqu'ici rapporté qu'une perche suicidaire, un rotengle neurasthénique et quelques bassounets naïfs. Rien à voir avec le Bevy Pencil 60 qui est, depuis des lustres, mon fidèle ustensile de carnage en surface, ma Durandal estivale, bref, le leurre indispensable, incontournable, le truc ultime qui a du me faire prendre aux beaux jours des centaines de poissons depuis que j'en suis le possesseur comblé...
Mais, victime de ma légitime défiance à son égard, le temps de jeu de mon NW Pencil était devenu de plus en plus réduit. Peut-être pas autant que celui de mes 2 derniers Vision Oneten (ces saintes reliques que je devrais mettre sous verre sur la cheminée, tiens, maintenant que j'y pense^^) mais pas loin. Heureusement pour ce leurre brimé, rejeté, condamné, du moins on le croyait, à rouiller en solitaire, tout a une fin. En effet, alors que je découvrais, atterré, en contemplant les bords vaseux du fleuve que le coefficient de marée était des plus bas, que le vent soufflait et qu'aucune activité visible ne venait me signaler la présence massive d'aspes en pleine fureur débridée,  l'heure de gloire, tant de fois repoussée, tant de fois espérée, de ce stickbait malchanceux est enfin arrivée !!!^^
Après trois suivis non concluants d'un banc de perches sur mon B'Freeze-fétiche, je lui ai donné sa chance en espérant faire jouer la concurrence alimentaire entre ces zébrées tatillonnes. Sauf qu'à ma grande surprise et dans une énorme gerbe d'eau, ce n'est pas une perche qui tape le stick au bout de quelques zigzags nonchalants mais bel et bien un aspe fort vigoureux !!! C'est dans ces moments précis, quand le frein siffle et que le scion plie, qu'on se félicite d'avoir pris une canne puissante, d'être monté en nylon 28/100° et surtout d'avoir changé les hameçons originels du leurre par des forts de fer... La partie de pêche improvisée avant un week-end de probable abstinence (je parle de la pêche à la ligne, hein...) est d'ores et déjà (en 5 lancés^^) couronnée de succès.
La fin de la session, dans le crépuscule s'affirmant lentement mais sûrement comme le nouveau maître des lieux, s'avèrera, malgré le temps frais et le faible coefficient (généralement associé à des pêches difficiles), un véritable festival de touches. La taille des poissons pris sera elle par contre assez peu en adéquation avec celle des leurres !!!^^
Dans l'excitation (et pas aidé non plus par la faible luminosité), j'ai raté lamentablement la plupart des photos prises. Mais celle du dessus montrant un aspe pris au Sammy 100 donne une petite idée de la détermination des attaques dans la dernière demi-heure légale...
Avant de clôturer la session, j'aurais aussi l'occasion de baptiser (il était temps !!!^^) un stickbait chinois à moins de deux euros et imitant avec un luxe de détails gênants un Dog X Jr... Finalement, je dois admettre que, malgré mes premières impressions pessimistes sur les niveaux d'eau, la température de l'air et cette (fallacieuse) absence d'activité, j'ai passé une très bonne soirée animée par une succession de prises alors que, paradoxalement, je n'ai quasiment pas vu de chasses. Mais je crois qu'il vaut mieux ça que le contraire, non ?^^



mercredi 7 septembre 2016

Balade à l'aube

Fréquenter assidûment un chat boulimique, noctambule et dont les activités nocturnes peuvent exposer à certains désagréments comme, au hasard, se réveiller à côté d'un oiseau ou d'un rongeur prédécoupés, n'est pas nécessairement une expérience négative... Certes, ses tentatives désespérées de faire comprendre à son crétin d'humain qu'il ressent l'irrépressible besoin d'aller faire en nocturne un petit caca dans le potager du voisin , poussent ce félin, non seulement à foutre un souk impossible dans ma bibliothèque, mais aussi à faire tomber avec une régularité qui l'honore mon infortunée lampe de chevet, voire à pousser des hurlements démoniaques qui effraieraient même les plus endurcis adorateurs d' I Muvrini. Il y a des adhésions à la NRA qui se perdent... Mais si l'on arrive à rester zen sans étriper cette infâme bestiole, on ne peut nier que cette situation possède aussi l'indéniable avantage de me réveiller dans mon dernier tiers de nuit... Soit entre  4h30 et 5h du matin. Généralement, dans cette inconfortable configuration, je tente tant bien que mal de me rendormir après avoir préalablement chopé l'animal par la peau du coup, puis l'avoir balancé dehors accompagné de quelques imprécations bien senties avant d'aller me recoucher non sans avoir vérifiées les serrures^^.
Mais en ces temps de canicule prolongée, le réveil matinal s'avère définitif. Bien. Autant rentabiliser l'insomnie. Dans l'aube naissante, je file vers un micro-spot. Je n'ai pas le temps de battre du terrain. On va jouer l'unité de lieu en misant sur la marée montante. Je manque de marcher sur deux plies qui s'enfuient sans demander leur reste dès mes premiers pas dans l'eau. A mon premier lancer, je prends une perchette. Au deuxième, un ide mélanote bien vigoureux. Au troisième, un chevesne. Puis ça se calme... Quand soudain, je me prends un tampon qui couche la canne mais le poisson ne se pique pas. Silure ? Aspe ? Question ouverte !!! En tout cas, il y avait un gros à portée de canne...
Le soleil monte doucement, les nuages se déchirent, la chaleur commence à se faire sentir. C'est le moment de sortir les leurres de surface. Tactique gagnante. Enfin un joli aspe au compteur cette année. Allez, on se motive pour les dernières minutes...
Le soleil est déjà haut. Neuf heures sonnent au cloche voisin. Il est temps de plier les gaules. Quelques perches ont certes daigné honorer de leur vorace attention mon Bevy Pencil durant le dernier quart d'heure mais la  chaleur est déjà telle que c'est peine perdue pour la journée entière et ce quoi que l'on fasse...
Arrivé à ma voiture, je ne suis pas au bout de mes peines. Une bande de jeunes tout poilus me jauge du regard. Tremblant d'être obligé de me justifier auprès de ces petits délinquants de ma pratique du no-kill me condamnant à ne pas obéir à leur tacite racket alimentaire, je ne la ramène pas. Par chance, grandement aidé par la fainéantise légendaire que l'on associe généralement à ces félins qui se complaisent dans un déplorable assistanat, je réussis à m'enfuir lâchement sans avoir à subir leur sollicitude intéressée. Mission accomplie. Il ne me restait plus qu'à boire un bon litre de café pour pouvoir assumer les tâches de la journée !!!

samedi 3 septembre 2016

Le Padawan fluvial contre-attaque^^

On ne se méfie jamais assez des jeunes. On devrait pourtant. Je comprends bien qu'il est difficile de prendre au sérieux des êtres vivants plafonnant à moins d'un mètre cinquante de haut sans leurs talonnettes, chassant plus implacablement le Pokémon rare que l'agriculteur esseulé la brebis nymphomane et ne pouvant s'empêcher de faire tout un drame de ne trouver que des Lucas Digne dans leurs vignettes Panini. Mais c'est une lourde erreur. Des études très sérieuses menées par la chambre d'agriculture de Perros-Guirec émettent l'hypothèse que la plupart d'entre-eux risque dans l'avenir de prendre la place des vieux. Je veux bien admettre que cela sent un tantinet l'assertion aventureuse émanant de surcroît de Bretons ruraux dont on peut à raison questionner la tempérance mais qu'importe : ça fait tout de même frémir.
Cela dit, pouvons nous, humbles mortels, nous opposer aux sombres manigances de Chronos avec de raisonnables chances de succès, quitte à grossir les rangs d'une cause servie par quelques énergumènes jusqu'au-boutistes, condamnés par leur aveuglement non seulement à une  existence toute entière vouée à l'échec, mais aussi (voire surtout...) à l'ostentatoire port de vêtements effroyablement ridicules, tout en refusant contre toute logique d'admettre l'inéluctable victoire de l'adversaire ? Il suffit d'observer les membres du Hamas, les militants du MODEM ou les ultras du Stade rennais pour saisir sans équivoque que la réponse est, hélas, contenue dans la question. Le temps ne fait rien à l'affaire. Les jeunes sont l'avenir. Je sais. C'est dur.
Bref... Après tout, contrairement à ce que disent tous les matins mes articulations, je suis encore jeune. Surtout comparé à une tortue de mer, la muraille de Chine ou même Giscard. C'est donc en conscience que j'ai décidé de me rapprocher des futures forces vives de la nation en formant, avant d'être totalement podagre, un apprenti destiné à me succéder dans cette noble activité qu'est la pêche à la ligne. J'assume d'autre part sans faux-semblants la dimension démagogique de la démarche. En effet, si ça pouvait contre toute attente convaincre au moins un pétulant teenager de ne pas me tabasser à mort devant le distributeur de monnaie avec mon propre déambulateur parce que j'ai oublié mon code de carte bleue, ce serait déjà un progrès notable en ce qui concerne le dialogue inter-générationnel...
Mon stagiaire, Isidore Applefish, surnommé Suricato par les recruteurs de Fluminense (à qui n'avait pas échappé sa vigilance à lorgner puis à neutraliser d'une sortie implacable l'éventuel avant-centre animé d'intentions goléadoresques inspirées par les oeuvres complètes de JPP ) n'est pas un jeune comme les autres. Toujours d'humeur joyeuse, quintessence juvénile de l'ataraxie débonnaire, il ne se formalise pas outre mesure des bordées de jurons fort imagés que profère allègrement son Maître Jedi dès qu'il se vautre avec maestria sur une plaque de vase, qu'il réussit majestueusement à accrocher une cuillère tournante en haut d'un arbre ou qu'il ne manque de justesse de prématurément finir sa morne existence de vieux barbon misanthrope mal rasé dans d'atroces souffrances en se faisant ensevelir sous un éboulis de caillasses. Magnanime, ce brave garçon n'accorde donc pas plus que ça d'importance aux pathétiques démonstrations de sénescence accélérée de son supposé supérieur hiérarchique. Non, lui, il pêche... Mieux que le cataclysmique Géronte de la Jungle^^...
Car son Maître Jedi, suant à gouttes continues, tirant la langue à chaque ascension de taupinière et dont la couenne, déjà marbrée par une coupable addiction multi-décennale aux Côtes-du-Rhône, vire au vermillon au fur et à mesure de l'après-midi, a toutes les peines du monde à suivre la cadence. Il lui faudra en effet rassembler toute sa rouerie de mythomane de comptoir, forgée par toute une carrière émaillée de peu glorieux coups tordus à la limite du pénalement répréhensible, pour échapper de justesse à une ignoble bredouille !!!^^
On est donc pas passé loin de la tragédie. D'autant que le Padawan s'est une nouvelle fois signalé pendant son apprentissage du "walking the dog". Grâce à un maniement inédit rompant avec la nage académique en zigzag (baptisé la Danse du Stickbait pris de boisson^^), il a fait monter derrière le leurre la plus grosse perche que j'ai vue depuis des années dans le fleuve. Dommage. On doit hélas désormais lui donner rendez-vous pour l'année prochaine à ce monstre fluviatile. Mais qui sait, on le reverra peut-être plus tôt si les contraintes horaires nous le permettent... Vu que c'est la fin des vacances et qu'on est en train de ranger les pédalos... Bien que, malheureusement, les beaufs en jet-ski soient toujours de sortie... Ainsi que les vifeurs en slip de bain moule-burnes, cette sous-espèce saisonnière typique puisant son inspiration vestimentaire dans la regrettée série Alerte à Malibu, son vocabulaire dans l'autobiographie de Frank Ribéry et son exubérante sociabilité dans le film Délivrance^^...
Ouf, je retrouve, en me comparant à ces flamboyants spécimens,  une certaine dignité. Ne serait-ce que par défaut^^. Il n'y a donc désormais plus qu'à patienter en attendant la fin de la canicule qui me verra de nouveau rallier les fondamentaux stylistiques permettant de se fondre sans anicroche dans un commode anonymat au sein de la masse picaresque des truculents vieux briscards indigènes...