mercredi 7 septembre 2016

Balade à l'aube

Fréquenter assidûment un chat boulimique, noctambule et dont les activités nocturnes peuvent exposer à certains désagréments comme, au hasard, se réveiller à côté d'un oiseau ou d'un rongeur prédécoupés, n'est pas nécessairement une expérience négative... Certes, ses tentatives désespérées de faire comprendre à son crétin d'humain qu'il ressent l'irrépressible besoin d'aller faire en nocturne un petit caca dans le potager du voisin , poussent ce félin, non seulement à foutre un souk impossible dans ma bibliothèque, mais aussi à faire tomber avec une régularité qui l'honore mon infortunée lampe de chevet, voire à pousser des hurlements démoniaques qui effraieraient même les plus endurcis adorateurs d' I Muvrini. Il y a des adhésions à la NRA qui se perdent... Mais si l'on arrive à rester zen sans étriper cette infâme bestiole, on ne peut nier que cette situation possède aussi l'indéniable avantage de me réveiller dans mon dernier tiers de nuit... Soit entre  4h30 et 5h du matin. Généralement, dans cette inconfortable configuration, je tente tant bien que mal de me rendormir après avoir préalablement chopé l'animal par la peau du coup, puis l'avoir balancé dehors accompagné de quelques imprécations bien senties avant d'aller me recoucher non sans avoir vérifiées les serrures^^.
Mais en ces temps de canicule prolongée, le réveil matinal s'avère définitif. Bien. Autant rentabiliser l'insomnie. Dans l'aube naissante, je file vers un micro-spot. Je n'ai pas le temps de battre du terrain. On va jouer l'unité de lieu en misant sur la marée montante. Je manque de marcher sur deux plies qui s'enfuient sans demander leur reste dès mes premiers pas dans l'eau. A mon premier lancer, je prends une perchette. Au deuxième, un ide mélanote bien vigoureux. Au troisième, un chevesne. Puis ça se calme... Quand soudain, je me prends un tampon qui couche la canne mais le poisson ne se pique pas. Silure ? Aspe ? Question ouverte !!! En tout cas, il y avait un gros à portée de canne...
Le soleil monte doucement, les nuages se déchirent, la chaleur commence à se faire sentir. C'est le moment de sortir les leurres de surface. Tactique gagnante. Enfin un joli aspe au compteur cette année. Allez, on se motive pour les dernières minutes...
Le soleil est déjà haut. Neuf heures sonnent au cloche voisin. Il est temps de plier les gaules. Quelques perches ont certes daigné honorer de leur vorace attention mon Bevy Pencil durant le dernier quart d'heure mais la  chaleur est déjà telle que c'est peine perdue pour la journée entière et ce quoi que l'on fasse...
Arrivé à ma voiture, je ne suis pas au bout de mes peines. Une bande de jeunes tout poilus me jauge du regard. Tremblant d'être obligé de me justifier auprès de ces petits délinquants de ma pratique du no-kill me condamnant à ne pas obéir à leur tacite racket alimentaire, je ne la ramène pas. Par chance, grandement aidé par la fainéantise légendaire que l'on associe généralement à ces félins qui se complaisent dans un déplorable assistanat, je réussis à m'enfuir lâchement sans avoir à subir leur sollicitude intéressée. Mission accomplie. Il ne me restait plus qu'à boire un bon litre de café pour pouvoir assumer les tâches de la journée !!!

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