mercredi 13 décembre 2017

Repos forcé pour raisons médicales

Un lot de simili Towadi à 1,44 euros-pièce (!) qui va faire son petit effet aux premiers beaux jours de 2018...

Parlons peu, parlons bien. Allons droit au but. Ne prenons pas les chemins de traverse propices aux circonvolutions stériles. Bref, il est temps d'admettre que la saison de pêche 2017, en ce qui concerne mon humble personne tout au moins, touche à sa fin. Il faut regarder les choses en face : tant que ma tendinite n'est pas guérie, la moindre partie de pêche tourne au masochisme. Désormais, l'objectif est fixé et il est simple : arriver en pleine forme à l'ouverture de la truite... 

Imitation Vision Oneteen +1 Megabass... 1,92 euros, what else ?^^

Ce qui est loin d'être acquis mais reste autrement plus réalisable que de s'obstiner à aller pêcher alors qu'on peut à peine tenir un volant de voiture. De toute façon, je ne rate pas grand chose vu dans quel état sont les eaux du secteur... Pour compenser le manque de pêche, il me reste de toute façon la plus facile des tentations : l'achat chirurgicalement ciblé de petits leurres odieusement contrefaits, certes, mais proches à la perfection des "originaux" vendus une blinde...
Copie Terrif DC 7 DUO... 1,68 euros... Les aspes peuvent trembler ;)










Je sais bien que ce n'est pas franchement glorieux, que je n'ai au fond aucun besoin de leurres supplémentaires quand on sait l'étendue de mon armada, et cela, sans compter le  risque de mettre des sponsos aux minimas sociaux, voire de les pousser dans une misère ignoble qui les fera rejoindre l'interminable file d'attente de la soupe populaire où anciens ouvriers et futurs SDF côtoient désormais les malheureux députés LREM peinant à joindre les deux bouts en raison de leur ridicule indemnité parlementaire. Mais l'occasion faisant le larron, je me vois mal dépenser plus pour pêcher moins, histoire d'emprunter à un justiciable célèbre une formule compréhensible par tous, y compris un fan de Johnny ayant mélangé trois tubes de Xanax avec 48 bières blondes de luxe...

Un Rapala Shadow Rap "aliexpress" pour 2 euros, ça ne se refuse pas...
Pour corroborer mes dires, il suffit d'estimer le coût de ces 4 leurres vendus en blisters "officiels" dans une boutique française... Environ 90 euros. Oui, ça monte vite quand on accepte l'escroquerie publicitaire. Là, j'en ai eu pour un peu plus de...7 euros. Mais que ça reste entre nous, hein, surtout...


samedi 25 novembre 2017

Dans l'indifférence générale...

Amas d'algues... A quelques mètres, des adolescents pagayent dans le bouillon de culture...
Terme désormais utilisé à toutes les sauces à la moindre épidémie, à la plus débonnaire agression ou au plus insignifiant massacre, la résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression et se reconstruire. On est bien content de l'apprendre. Ainsi, pour user d'un exemple parlant, continuer à aller au bistrot en terrasse siroter des cocktails en tirant sur sa clope, c'était, après les tueries de masse commises par quelques arriérés, considéré comme de la résilience, voire pour les plus audacieux, de la résistance. Diantre. Comme vous y allez... Une Jeanlain, t'es Jean Moulin. Deux vodkas, Che Guévara... Bizarrement, de mon point de vue, le "concept" porte un autre nom, moins pompeux et peu suspect de vouloir se draper dans de vagues connaissances en psychologie appliquée ou le romantisme échevelé qu'on prête aux contestataires... 
Personnellement, je rattacherais ça à une école de pensée assez répandue en nos temps spectaculaires marchands, où le civisme, l'empathie ou tout simplement l'hésitation à ne pas profiter de la chute du voisin pour le dépouiller de ses biens de consommation les plus précieux, sont des denrées plus rares qu'un militant républicain en train de tracter pour Wauquiez à un tremplin hip-hop. Avec mon sens de la formule, j'ai même poussé la concision jusqu'à pondre un aphorisme la résumant de manière assez précise et dont je ne peux m'empêcher de vous livre la primeur : "les merdes, si ça m'arrive pas à moi, ben j'en ai rien à branler...".
Fin novembre, toutes les rivières du vignoble voient leur population de poissons mourir...
Ce nombrilisme, ce refus du collectif, cet individualisme petit-bourgeois comme l'aurait dit un de ces bons vieux militants staliniens avant qu'ils ne finissent néo-fascistes, oligarques ou empaillés au Musée du Salaire minimum, c'est la marque de l'époque. Finalement, quand on y pense, l'égoïsme restera comme le seul héritage de mai 68 qui aura réellement triomphé sur la distance. C'est ainsi que ce qui nous pendait au nez depuis des années est devenu réalité : la moitié (au bas mot...) des rivières du département sont devenues des cimetières à poissons. Mais ça, manifestement, tout le monde s'en fout. Il est aussi vrai que c'est bien moins vendeur qu'une buvette un jour de compète après tout...


vendredi 3 novembre 2017

Pour un billet de 20...

Le coloris de Chubby38 magique sauve-bredouille perdu (on ne sait comment...) par le Padawan mais repris en 4 exemplaires : 3 euros les 4... En gros, ça m'en ferait 20 pour le prix d'un seul dans une boutique française...

Un D-Chubby "baraque à frites disco" pour les étrennes du Padawan : 1 euro... Loin des 15 minimum à payer en France.

Un popper Storm Gomoku... 2 euros. Au lieu de 8...

Une fort belle copie du IMA Skimmer 110F... 3 euros. "L'original" est vendu 21...

Un Flutterstick Storm 7cm... 3 euros.

Une dizaine de coques vierges de "Chubby30" commercialisé jadis sous le nom de Baby crank par River2sea...5 euros.

Une copie tiptop du D Contact 50 Smith... 2 euros au lieu de 20...

Un Sparehead Ryuki DUO... 0,60 euro. A comparer aux 21 euros PPC du "vrai"...

Ce qui, pour un peu moins de 20 euros, fait 20 (!) nouveaux leurres dans la musette... Soit le tarif d'un seul D Contact (hors frais de port). De quoi laisser quelque peu songeur... Surtout lorsque l'on calcule que les mêmes leurres en même quantité m'auraient coûté au bas mot 10 fois plus en boutique...

jeudi 2 novembre 2017

La tournée des rivières mortes...

Sur des kilomètres, une couche épaisse de lentilles d'eau recouvre ce qui reste de la rivière...

Comme souvent, après une période d'abstinence halieutique contrainte, j'ai tendance à foncer à la pêche dès que je le peux, certes, mais malheureusement avec une absence de discernement qu'on ne trouve, à ce dosage, que chez le teckel bigleux confondant la moissonneuse-batteuse en action avec la bicyclette du facteur. Ou chez l'électeur macroniste se pensant de gauche mais là, on est vraiment en présence d'un cas désespéré questionnant l'euthanasie préventive... Bref, plus frétillant de la gaule qu'un de ces joyeux humanistes en position de force au sein du système et de par le fait éligibles à une entrée directe dans le Top 5 de #BalanceTonPorc, je me suis engagé imprudemment dans un périple plus "ô merdique" qu'homérique en vue de prendre une ou deux perchettes dans l'onde claire...
Sur les rares endroits sans algues, une eau noirâtre à la surface irisée n'héberge plus rien de vivant...
Première constatation : les abords des cimetières sont pris d'assaut par les derniers tenants des superstitions indigènes trottinant au ras des murs, les bras chargés de pots-de-vin déguisés en bouquets de fleurs afin, j'imagine, d'apaiser l'éventuel courroux de la Camarde (Nota bene : penser au vaccin pour la grippe...), voire la convaincre de reporter toute son attention sur un autre client en tête de liste. Bon, il va falloir s'enfoncer dans les profondeurs de la brousse vu que la place de parking est aujourd'hui plus dure à dégoter qu'un neurone chez Donald Trump. Et là, comme le veut la formule désormais consacrée par deux décennies de Grolanderies... "C'est le drame". La rivière est recouverte de lentilles d'eau ou n'est plus qu'un filet nauséabond aux relents de lisier...
Une des perchettes du jour victime d'un "One Up" aliexpress... Notez les algues bleues sur le leurre.
Pour résumer la situation, en une après-midi, j'ai essayé de pêcher sur 7 rivières différentes. Ce qui ne m'arrive pour ainsi dire jamais en une seule journée. Il est même très rare (et mauvais signe^^) si j'en pêche 3 ou 4... Mais pour ce jour férié, je n'ai pas eu le choix. 90% des parcours où je me suis engagé ne m'ont permis de pêcher qu' avec de l'eau arrivant juste au dessus de la cheville alors que sur certains, en temps normaux, on pouvait jadis déjà remiser les waders pour cause de sécurité aux premières pluies d'automne (quand il y en avait encore, je veux dire...). Sur la majorité des biefs, il y a plus de feuilles mortes que d'eau. Désespérant...
Le calibre du jour. Pas de quoi pavoiser en Technicolor.
Pourtant, en bon bas du front soucieux de profiter au maximum de son jour de relâche, je me suis acharné et finalement (sur les deux dernières rivières...), ça a payé !!! J'ai commencé par deux brochets décrochés après une grosse frayeur sur mon Towadi aliexpress. Le sillage d'attaque bien visible dans l'eau, j'ai pris peur pour ce petit leurre que la boutique incriminée ne vend plus. Puis les perchettes se sont invitées, ouf, contrat rempli. Petitement mais rempli, c'est l'essentiel. Poussant jusqu'à la tombée de la nuit en m'arrêtant sur un spot ultra-fréquenté, j'ai même, de manière inespérée, piqué puis décroché successivement 3 jolies perches dont une avec un prototype de mini-chatterbait fait maison. Damned, il va me falloir résoudre ce problème d'hameçon double... Mais il s'agit là d'une dérisoire interrogation face au saccage organisé de l'environnement qui atteint cette année un niveau inédit sans que la moindre AAPPMA du secteur ne semble s'en préoccuper beaucoup plus que de la date du prochain vin d'honneur... A quelque chose toutefois malheur est bon : au final, fort égoïstement (j'en conviens mais je me mets au niveau, désolé...), je sais quelles rivières, définitivement rincées par la sécheresse et les pollutions, sont désormais à éviter... 


samedi 28 octobre 2017

Tuteur en série

Avant que les hordes insanes de gosses surexcités par une surdose de sucre industriel ne viennent sonner à votre porte puis lapider votre véranda à grands renforts de boules de pétanques afin de vous faire chèrement payer votre refus de l'américanisation galopante, du diabète pour tous et du maintien de l'action Haribo, il est parfois de bon ton (voire de bon tonton si votre oncle est plus sympa qu'il en donne l'impression derrière sa pilosité faciale ébouriffée rappelant un peu Chewbacca au réveil) d'aller s'ébrouer au grand air. Cette année, le Padawan bondissant a donc eu droit à son escapade maraîchine entrecoupée d'un street-fishing très mitigé tant les niveaux apocalyptiquement bas, une eau d'une clarté surnaturelle et la prolifération des plantes aquatiques n'ont pas facilité la pêche...
Heureusement qu'une alternative (non encore déposée à l'Inpi par de douteux mercantis...) existe !!! Et oui, amis consommateurs pêcheurs urbains, chétifs, blafards et si banlieusards dans votre survêtement en lycra scintillant de pellicules, vous n'êtes pas condamnés à perpête à décorer en grattant le fond du cloaque aquatique local les rayons des caddies ou des mobylettes volées de toute la collection automne-hiver des leurres souples de la maison Reins, voyons... Pourquoi d'ailleurs, tiens, quand on y songe, se contenter de slalomer, d'une paire de Vans hésitante quoique primesautière, entre les pyramides excrémentielles de Golden Retrievers trop bien nourris alors que la campagne toute proche regorge de bouses de vache d'une toute autre facture ?
Premier brochet d'une longue carrière ?^^
A quoi bon s'obstiner à subir le plus stoïquement du monde les injures fleuries émanant du gosier fort bien humecté de beaufs avinés agonissant le pêcheur depuis leur pas de porte quand on peut au hasard des berges bucoliques échanger sans chichis avec des ichtyologues autodidactes ruraux intimement convaincus qu'un black-bass adulte mange 5 sandres maillés par jour ? Il serait idiot de se priver de ce saut dans l'inconnu, de cette Quatrième Dimension de la science halieutique, voire simplement de la caresse revigorante du souffle épique qu'offre ce style d'épopée d'un folklorique assumé s'inscrivant dans une riche tradition hésitant entre la "Horde sauvage" et "Ni vu ni connu". Ne nous privons pas pour de viles ou vagues raisons (de confort, de transports ou même d'addiction à la mode contemporaine nous ayant entraînés jusqu'aux limites du fanatisme vestimentaire faisant du refus du port ostentatoire des bottes en caoutchouc un idéal indépassable) de  l'accomplissement que l'on peut trouver en relevant ce challenge visant à repousser nos limites, quitte à marcher à plus de 200 mètres d'un parking, d'un fast-food ou, pour les plus âgés d'entre nous, d'un PMU ouvert... Quoi qu'on puisse y faire, c'est tout vu : le Street-fishing a vécu. Désormais, le Country-Fishing est le seul dans le coup.
Embusqué à l'abri du soleil, attention, le traqueur de perches est concentré comme jamais.


Cela dit, pour être tout à fait honnête, encore faut-il savoir où aller à la campagne. Car la campagne, comme la ville avec ses SDF mutants, ses parcmètres sadiques et ses poissons blasés, peut aussi receler quelques dangers. Aller tout guilleret récupérer le Chubby allègrement lancé par le pétulant Padawan dans un champ adjacent peut parfois s'avérer plein de périls. Tout spécialement quand le dit-Chubby est désormais techniquement un piercing ornant le mufle virant au vrombissant d'Attila, le taureau du Père Fouesnard ; celui qui est interdit à vie de corrida pour brutalité excessive. Je parle du taureau, hein, pas du vénérable Père Fouesnard, honnête braconnier alcoolique n'ayant jamais gardé plus de poissons qu'il n'en prenait, ça se saurait, et dont, détail cocasse, le patronyme reste une source de calembours inépuisable au comptoir en formica du plus proche estaminet. Une fois ce leurre récupéré au péril de mon intégrité physique, à l'issue d'un long footing rustique et d'un petit peu de full-contact viril mais bovin, le Padawan, soucieux de démontrer qu'il a bien retenu la leçon, s'en empare et le lance avec détermination vers un vague remous causé à première vue soit par un couple d'ablettes hyper-actives soit une troupe de gerris pétomanes. Bravo !!! Ce remue-ménage était en fait une chasse de perches !!!
Bien sûr, la progression n'est pas linéaire. On rechute par instant dans l'à-peu-près, l'optimisme débridé ou même, sans y prendre garde à temps, dans le pharaonique prédatorien de la haute-époque...La faute de goût guette le jeune pêcheur aussi implacablement que le jeune black-bass tapi derrière sa  touffe de myriophylles lorgne la libellule engourdie par les premiers frimas nocturnes !!!
Mais qu'à cela ne tienne, on en revient toujours à ces valeurs sûres que sont les crankbaits, véritables truffiers du lunker automnal !!! Sous un soleil de plomb (25°c à l'ombre pour une fin octobre !!!), le Padawan aura finalement atteint ses deux objectifs de la semaine : pêcher le premier black-bass et le premier brochet de sa toute jeune carrière de casteur junior^^...
Bravo, c'est super mais bon, ce serait gentil d'en laisser un peu aux autres du poisson, non ?^^


mercredi 11 octobre 2017

Petit carton aux leurres-maison...

Lorsqu'un président de club de football clame devant une forêt de micro qu'il soutient sans réserve son entraîneur malgré une série de défaites humiliantes défiant toutes les statistiques connues, on sait pertinemment que le mec en question sera viré le lendemain à coups de fourches. Quand un accusé se présente au tribunal avec Rayban sur le nez, pelisse en poils de chameau sur le dos et cigare cubain au bec, en affirmant qu'il fait confiance à la justice de son pays, on sait déjà qu'il est coupable. En effet, il est de notoriété publique que les innocents traînés en ces lieux par les gendarmes ont en général une foi légèrement moins affirmée envers l'infaillibilité supposée de la noble institution. Dans le même genre de déconstruction sémantique pour les Nuls, dès que j'entends un pêcheur se vanter de ses exploits sur une rivière quelconque (malgré pollutions, sécheresse et autres plaies d'Égypte s'étant parfaitement acclimatées aux doux climat de la Loire-Inférieure...), c'est plus fort que moi. Il faut que j'aille voir de quoi il en retourne afin de confronter les dires du Tartarin avec la réalité...
Croyez moi ou pas, on en sort rarement déçu... Au moins dans un sens... C'est là qu'on mesure l'étendue de l'épidémie de mythomanie sévissant sur les réseaux (dits) sociaux. J'ai eu beau chercher, je ne les ai pas trouvés les bancs de sandres dépassant le mètre. Ma déception a donc été totale^^...
Cela dit, je n'étais pas le seul à traquer les percidés de taille respectable. J'ai croisé quelques pêcheurs, fort aimables au demeurant (il y en a un qui m'a presque retourné mon bonjour avant de se rendre compte que ça faisait gravement tapette d'adresser la parole à un étranger même pas du village...), acharnés à rotofiler d'importance les myriophylles (sport local de mai à novembre)  à l'aide de ces triples n°1 armant les montures Drachkovitch plombées d'une chevrotine 15 grammes manifestement indissociables des King Delalande 15cm jaune Tour de France, fiers fleurons des bacs de soldes Décathlon, mais dont l'efficacité, dans des rivières profondes de 30cm à l'eau claire comme de la Vittel, reste toutefois encore à démontrer, j'en ai bien peur...
Ne pouvant lutter face à cet étalage de science halieutique, je me suis donc vite réfugié dans mon Shangri-La du Loser rivulaire : la traque décomplexée de la perchette en ultra-léger. Mais là aussi, il faut muscler son jeu par ces temps de disette. C'est qu'elles sont discrètes les bougresses. Pas la moindre chasse à l'horizon entre les amas de feuilles mortes...
Malgré tout, sur un de ces micro-spots encore réduit par la sécheresse, mon Towadi chinois me rapportera le plus petit chevesne de la flaque. Merci bien, tiens... Les gros, alertés par le combat, ont dévalé sans demander leur reste. Inutile de patienter pour qu'ils redeviennent mordeurs. Vu le faible niveau d'eau, ce serait peine perdue.
Changeons plutôt de spot. Certains, fréquentés par une populace peu recommandable (amas de nylon vrillé, cannettes de bière en tas et blisters jetés à tous vents...), ne m'offriront que de rares et timides touches de perchettes dont la taille moyenne en dit plus long sur le massif viandage local que ne pourraient le laisser entrevoir bien des longs discours...
Finalement, devant le manque de réaction des perches face aux leurres métalliques (la cuillère vintage ne prendra que 5 petits poissons...) et aux leurres de surface (un seul chevesne au Towadi), j'en reviens à cette incongruité technique qui me vaudrait (si elle était portée à la connaissance des grands maîtres de l'halieutisme moderne du progrès de demain par quelques sycophantes méritants bien sûr...) une mise à l'index majeure (à moins d'un petit coup de pouce...Désolé, pas pu m'empêcher). Pêcher au leurre souple avec une canne que d'aucuns qualifieraient de "nouillasse", faut oser... Et le pire, c'est que ça marche. Grâce à mes petits shads maison fleurant encore bon la sardine huileuse malgré deux ans de placard (c'est beau les innovations technologiques personnelles^^), les perches engament la seconde de trop nécessaire à un ferrage optimal... Et puis, bon, honnêtement, vu la profondeur et la turbidité, je ferre 80% du temps à vue...
En une demi-journée, je n'en perdrais que deux sur accrocs. On reste dans l'économique. Je n'ose imaginer une pêche pareille au One Up 2"... De quoi y laisser 3 paquets, je vous laisse compter... Les leurres souples-maison vont devoir tout de même partir au recyclage car au bout de quelques dizaines de perchettes, ils sont un peu déchirés de partout, les micro-shads à leur pépère...La rançon du succès.
Sur le dernier spot où je m'arrête, ô miracle, les choses sérieuses commencent. Jusque là j'avais picoré 5 perches par ci, 3 autres par là en changeant de spot dès que le ratio de touches diminuait. Ici, inexplicablement, c'est l'orgie. Peut-être que le coin est moins fréquenté ? Que ceux qui y pêchent dédaignent s'abaisser à pêcher la perche ? Je n'en sais rien mais ils perdent quelque chose...
Là, on arrête de compter, on prend. Les shads-maison couturés de partout entament leur baroud d'honneur. Un lancer = un poisson. Ce n'est toujours pas bien gros (bel euphémisme^^) mais la frénésie m'enchante. Cela paye quelque peu les longues journées de bredouille qui, un jour ou l'autre, guettent l'infortuné pêcheur de base (épreuve qui épargne contractuellement les Tartarins d'Internet, évidemment, la question ne se pose pas, voyons...). 
Bref, comme tout vient à point à qui sait attendre, dans les arrêts de jeu de la sortie, alors qu'il devenait franchement urgent de regagner ma tanière, c'est une fort jolie perche qui, par surprise, vient conclure la sortie, toujours grâce à un des mes shads-maison au délicat parfum de concentré de sardine. Voila un poisson conquis de haute lutte après des dizaines de pin's voraces. Youpi. Enfin une preuve tangible que la traque automnale en rivières quasiment à sec n'est pas seulement une irréfutable manifestation publique de pathologie mentale...


dimanche 8 octobre 2017

Début d'automne sous le signe de la sécheresse

A un certain moment, je vais devoir regarder la vérité en face : je commence à avoir un mal fou à trouver des titres sinon inédits du moins percutants. Mais comme j'ai encore plus de mal à me dégager un peu de temps pour aller à la pêche, cet inconvénient reste tout à fait secondaire... Résumons-nous : peu de disponibilité, des rivières incroyablement basses et une tendinite subreptice prête à se réveiller au moindre Walking the Dog un peu trop vigoureux. Une solution s'impose : l'ultra léger sur les cours d'eau à proximité. A quoi bon brûler de l'essence ? La sécheresse sévit partout.
Pour entamer ma petite sortie sous une bruine rafraîchissante loin de pouvoir recharger la nappe phréatique, j'ai la chance de repérer un beau chevesne maraudant entre les tiges décharnées des nénuphars. Après une approche plus discrète qu'un intellectuel au Parc des Princes, je dégaine mon Towadi "aliexpress" et le dépose délicatement, d'un lancer balancé sous la canne d'anthologie, à 20 cm de sa nageoire caudale. Le reste, modestement, appartient à l'histoire^^...
La suite s'avèrera moins trépidante cependant. Quelques perches se laisseront duper par les indémodables cuillères tournantes vintage mais ce n'est plus l'orgie de touches de ces dernières semaines. L'eau s'est refroidie, ça commence à se voir. Heureusement que j'ai emmené avec moi quelques micro-shads faits maison et stockés depuis une éternité dans une petite boîte Plano...
Manifestement, l'arôme sardine ne s'est pas totalement évaporé !!! Sur une tête plombée de 0,8 gramme, ils vont me permettre de "gratter" (si l'on peut employer ce terme avec une canne UL et un nylon 14/100°...) à la méticuleuse les coins et recoins dédaignés par les pêcheurs du dimanche.
En deux petites heures, ce n'est pas moins d'une trentaine de perchettes qui engloutiront mes micro-shads. Coopératives, elles ne m'en détruiront qu'un seul par gobage de caudale^^. Évidemment, avec une canne parabolique à 20 euros, j'en décrocherais au moins autant mais qu'importe. L'essentiel n'est-il pas d'avoir un peu d'action quelle que soit la taille ou l'espèce du poisson ? 

mercredi 27 septembre 2017

Ultra-léger en rivières asséchées...

Exceptionnellement, j'ai eu de la chance. Non, je n'ai pas gagné au Loto sportif de quoi rembourser peu ou prou ma mise initiale, je n'ai pas gratté le bon ticket de Millionnaire (depuis la retraite de Philippe Risoli, de toute façon, j'ai plus goût à rien...) et je n'ai définitivement pas gagné une cafetière 4 tasses made in Taiwan garantie 15 jours au tirage au sort de la Quinzaine des Bonnes Affaires de mon supermarché préféré. Non, aujourd'hui, j'ai eu bien mieux que ça. J'ai eu du temps de libre.
Temps libre que j'ai bien évidemment consacré à la traque de la perchette dans quelques rivières campagnardes et cela, malgré leur niveau donné actuellement comme presque aussi bas que le QI moyen d'un journaliste sportif. Voire même de plusieurs s'il ne pleut pas dans les prochaines semaines...
Pour corser l'affaire, j'ai décidé, après une réunion au sommet entre ces deux entités quasi-omniscientes que sont Google Maps et moi même, d'arpenter gaillardement des biefs où je n'avais jusqu'à présent jamais exercé mon art...
En cas de rencontre paranormale avec des concentrations de gros poissons, j'ai pris (on ne sait jamais^^) la précaution (pourtant bien superfétatoire en nos tristes contrées...) de coller une deuxième canne à pêche dans le coffre. Mais c'est avec ma canne UL venue de Chine cet été que je débute le festival... Bien m'en prend puisque dès les premiers lancés, les perches répondent présent à l'appel d'une cuillère tournante Nymphe n°1 issue des stocks stratégiques du Maillochistan (petit état notoirement reconnu, comme chacun sait, pour être aux leurres métalliques ancestraux ce que la Transnistrie est aux T-72 d'occasion^^).
Certes, j'ai connu, par instant, quelques coupables faiblesses qui m'ont fait délaisser temporairement l'usage (d'ordinaire immodéré) de cette relique vénérable pour lui préférer en pure perte les leurres bling-bling ; ces gadgets nippons hors de prix que je traque impitoyablement sur ebay et qui sont, outre la Némésis de mon compte-épargne, mes inavouables péchés capiteux... Je le confesse humblement : en ma Foi pourtant bien trempée envers le Métal traditionnel, j'ai failli. Et le châtiment implacable du Tout Puissant s'est abattu sur ma truffe en un avertissement sans fard !!! Je n'ai pas tardé à me retrouver, à un cheveu d'Alain Juppé près, de perdre à tout jamais mon T-Pivot suite à l'attaque rageuse (mais heureusement pleine de la fougue désordonnée des excités à peine pubères) d'un brocheton embusqué dans les myriophylles. Ainsi le Dieu des Ferrailleurs m'a, en Son infinie mansuétude et par ce signe évident, ouvert les yeux sur ma Destinée : continuer à tricoter à la frénétique de la Nymphe !!!
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir mis à l'eau à peu près tous mes leurres de surfaces les plus petits mais aujourd'hui, il n'y avait rien à faire. Seule la petite cuillère tournante dorée sur tranche raflait la mise...
J'ai arrêté de compter à 20 perches mais le rythme des prises s'est accéléré lorsqu'en fin de matinée, j'ai définitivement renoncé à changer de leurre pour conserver la Cuillère du Jour. Pour couronner le tout, un chevesne s'est même laissé berner au détour d'un enrochement d'ordinaire submergé. Après les deux gros touchés auparavant et malheureusement aussitôt décrochés dans les herbiers luxuriants, c'est un lot de consolation comme un autre...
Une fois le "pattern" (rires) trouvé grâce à mes réflexions de haute volée, il ne me restait plus qu'à ratisser en long et en large les endroits remplissant les deux critères essentiels à un bon vieux gros pinsage en rivière à l'étiage. C'est à dire, en premier lieu, une rivière de plus de 20 cm de profondeur et en second, qui ne soit pas recouverte totalement de lentilles d'eau, d'algues bleues ou de tout autre saloperie végétale gluante aux origines interlopes...
Une fois ces deux critères réunis, il ne reste plus qu'à sortir l'arsenal^^... C'est pas glorieux mais il faut s'en contenter vu l'état désastreux (et qui tourne à l'habituel...) des rivières de mon terroir...
Heureusement que parfois, au détour d'un petit courant ou au ras d'une grosse caillasse marbrée d'algues qui puent, une perche un poil plus velue que les autres fait bien plier la canne et siffler le moulinet. Ces poissons mal dégrossis, sans aucune dignité, qui mordent sur des leurres disparus des étalages à une époque révolue, pendant laquelle les ados écoutaient Sheila sans avoir besoin de se bourrer de psychotropes...  Quelle misère^^.


Bref, j'ai passé une bonne journée au soleil en empilant les perchettes. Que demander finalement de plus en ce début d'automne, à part un peu d'eau et beaucoup moins d'algues ?