mardi 2 mai 2017

Nettoyage par l'avide...

A une semaine d'un deuxième tour qui verra le Patrick Bateman du Droit du Travail affronter au nom du Bien la petite chose trapue, hargneuse et au dentier saillant qui ressemble férocement parfois, lorsqu'elle se laisse aller, à ce que Élisabeth Bàthory fut jadis aux emplois-jeunes, quoi de mieux qu'un 1er mai pour aller s'aérer la calebasse ? Malgré le vent, la pluie frisquette et l'assurance de croiser plus de tronches de tueurs patentés qu'à un meeting de Marraine Lapine, j'ai attendu la fin de l'après-midi pour prudemment pointer ma truffe sur le théâtre des opérations...
Pas de surprise. Quelques vaillants spécimens patientent, tout de camouflage vêtus, à l'intérieur d'automobiles garées à quelques centimètres de leurs cannes à vif. Lorsque l'ondée se calme, ils s'en extraient pour balancer quelques sentencieux coups de cuillère vaironnée n°4 ("l'arme absolue pour l'ouverture" définitivement adoubée par le numéro d'avril 1977 de la Pêche & les Boissons...) toujours au même endroit. Sous le regard que j'imagine franchement goguenard d'un banc de gros chevesnes à qui on ne la fait pourtant plus depuis leur période "sac vitellin". Dire qu'ils s'obstinent à ratisser en pure perte ce spot depuis le matin et qu'il est maintenant 17h... Comme dirait un vieux sage de  Frontenay Rohan (et non pas Rahan, n'en déplaise à certains^^) : "il en faudrait plus des comme ça". C'est vrai  qu'on est totalement dans la préservation de la ressource avec ce style d'énergumène. Même si c'est par défaut... Bref, prenant les devants avant de me faire de nouvelles relations chez les dipsomanes indigènes, il me faudra marcher un peu pour bénéficier à la fois d'un peu de calme et (accessoirement^^) de la seule touche de la sortie...
C'est pas franchement triomphal à dire vrai mais replacé dans le contexte, ça sauve les meubles. Pour faire bonne mesure, je prends le temps de ramasser quelques tas de merdes "oubliés" par les valeureux chevaliers de la gaule plus matinaux que moi. Rien à dire. Entre paquets de clopes, bouteilles diverses ou emballages de junkfood, on le devine toujours aussi classe, le pêcheur ligérien... Après une nuit de sommeil réparatrice et une journée passée à ronger mon frein, dès le lendemain soir, je me décide à remettre le couvert afin de ne pas rester sur une morne prestation.
Bien m'en a pris, même si, sur le premier poste visé, je suis tombé sur un édifiant spectacle. Il est grosso-modo 17h30. J'arrive sur un petit seuil et là, malaise... Une douzaine de pêcheurs, à la vénérable moyenne d'âge, aux goût vestimentaire paramilitaire, réunie autour d'un cubi mis en perce, interrompt brusquement ses libations pour me fixer d'un oeil suspicieux quoique légèrement injecté de sang. Visiblement je suis de trop. D'autant que le coin a été "privatisé". Cannes posées et/ou fixées "à l'ancienne" par dizaines dans les 50 mètres-aval du seuil (là où on a droit qu'à une SEULE canne TENUE en main...), la messe est dite. Il doit y avoir des nids de sandres dans le virage... C'est avec ce genre de comportement de gros viandard inconséquent qu'on va se retrouver un jour, comme c'est le cas dans le Maine-et-Loire cette année, avec une interdiction de pêche des seuils. Chapeau les blaireaux...
Bien échauffé par cet édifiant spectacle mettant en scène des plus que probables électeurs fillonistes déçus dans leurs espoirs d'esclavagisation des générations montantes mais s'apprêtant à faire contre mauvaise fortune bon coeur en votant FN et en blindant leur congélateur de sandres charbonniers aux PCB, je me décide à retrouver les fondamentaux qui ont fait ma renommée : le pinsage décontracté en petite rivière !!!^^

Merci la sécheresse : pas assez d'eau pour y caler les 4 pater-nosters réglementaires pour la journée et se soûler la gueule en joyeuse compagnie. Du coup, je suis peinard pour patauger et enchaîner les perchettes. Rien d'autre à espérer, faut pas rêver vu ce qu'il reste comme flotte. Mais si ça peut me permettre d'éviter de me compromettre en mettant en oeuvre un début d'interaction sociale avec des types équipés des zygomatiques de Francis Heaulmes, du costard de Rambo et du QI d'un tire-bouchon, je suis partant !!! En prenant tous les risques, malgré tout, en début de soirée, j'irai faire un tour sur une rivière plus imposante. Miracle, plus un pêcheur !!! A part un vifeur solitaire désabusé devant l'incompétence manifeste de ses vifs pourtant achetés à prix d'or. L'individu étant recroquevillé en une posture située à mi-chemin entre celle du Penseur de Rodin et celle d'un acteur shakespearien visant l'Oscar en vantant les mérites d'un produit destiné à combattre la constipation, je passe vite mon chemin afin de ne pas troubler son introspection...
Cette perche a du précédemment tomber sur un bec...
Et ô miracle, ça mord dans le soleil couchant. C'est pas bien gros mais tant que je gagne, je joue. Au final, question leurres, ce sont les simili-Swing Impact 2" trempés dans l'arôme calamar en texan ultra-light qui ont remporté la palme. Suivis de près par une Mepps n°1 récupérée dans les branches et trempée un mois dans le vinaigre de vin blanc afin de lui redonner une partie de son lustre d'antan. Enfin, un de mes Chubby-maison peint en noir anthracite a lui-aussi payé de sa personne en me rapportant un quota de perches. Que demande le peuple ?
A part moins de blaireaux agressifs, un peu plus de respect de l'environnement et, pour faire bonne mesure, quelques poissons de plus de 150 grammes, je veux dire...



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