dimanche 23 juillet 2017

Une sortie presque parfaite...

Søren Kierkegaard considérait que l'Homme sur la Terre était écartelé entre des forces inconciliables. Quel visionnaire. Surtout si l'on songe qu'il ne pêchait pas la Loire du bord. Car cette traque rivulaire illustre avec un à-propos implacable la justesse des propos de cet illustre philosophe. En effet, choisir entre une pêche de bordure susceptible d'assurer quelques prises peu glorieuses mais sauvant de la bredouille ou une pêche plus aventureuse, plus musclée, ciblant l'aspe volumineux pour faire court, conditionne toute l'équipée... Quelle canne, quels leurres, tresse ou nylon, that is the question...
Si l'on y ajoute la variable des marées et de leur coefficient ou de la météorologie, se retrouver le bon jour au bon moment avec le bon matériel peut parfois s'avérer plus ardu qu'on le pense. Même si, soyons francs, la cuillère tournante ; cet ustensile antédiluvien qui déshonorerait la boîte de nos modernes Stanley Kubrick de la Gopro ; s'impose le plus souvent comme le meilleur moyen de débloquer le compteur et de lancer les festivités !!!
Après des semaines de canicule, une baisse significative des températures accompagnée d'une perturbation océanique constitue la fenêtre de tir idéale pour reprendre contact avec la Loire. Sous une pluie revigorante, le museau emmitouflé dans mon vieux hoodie fétiche spécial Baroud, les waders moulant délicatement mon corps d'athlète, me voilà, tel le seul et unique (voire véritable) Bob Sinclar, prêt à balancer de la Mepps comme un fauve !!!^^
Et même du Magic Swimmer, tiens !!! On va pas s'arrêter à des détails d'intendance, que diable !!! Il y a du vorace en bordure, je ne vais pas me priver pour tester toute ma musette, non mais des fois... Malgré la pluie et le vent, je tente même le leurre de surface discount avec succès...
Une bonne petite imitation du Giant  DogX à 2$ suffit manifestement à soulever l'intérêt des poissons. Quelques minutes plus tard, alors que j'aborde un nouveau secteur, ce stickbait outrageusement bon marché se fait gober par un aspe format sumo... Le combat est homérique. Mais il tourne à l'avantage du poisson qui profite de mon impatience coupable à abréger la lutte en ouvrant juste ce qu'il faut le triple ventral du leurre... Fatalitas.
Je ne le sais pas encore mais la suite de la sortie va tourner au fiasco du topwater. Plusieurs aspes se loupent sur les stickbaits puis je décroche une jolie perche avant l'apothéose... Le décrochage tout en force d'un second aspe similaire en taille et en poids au premier... Une fois remis de mes émotions, je repasse à un style de pêche plus en phase avec les coutumes locales...
C'est pas bien reluisant mais ça permet de se remonter le moral après ces quelques petites tribulations m'ayant poussé jusqu'à hurler mon désespoir à la face d'un monde cruel, froid et, disons-le franchement, s'en tamponnant joyeusement le valseur de mes déboires fussent-ils fluviatiles...
Finalement, alors que j'allais quitter les lieux complètement rincé, la Fortune daigne enfin me sourire.
Un record tombe sous la pluie battante... Celui du plus petit poisson pris avec ma Speedmaster MH. Il était écrit que cette sortie serait particulière. Finalement, trempé mais heureux, j'ai découvert un terrain de jeux prometteur avec à priori quelques jolis poissons qui y vadrouillent. Voilà de quoi me changer de mes spots à cyanos sur lesquels je m'obstinais depuis l'ouverture... Heureusement qu'il nous reste au moins la pêche pour se distraire et parfois oublier pendant quelques instants précieux que notre John Fitzgerald Kennedy du Touquet ressemble en fait beaucoup à Ebenezer Scrooge...





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