dimanche 27 août 2017

Enfin seul !!!^^

Un bon mois que je n'étais pas allé à la pêche en solo, pour mon compte, sans avoir à trimballer un Padawan à l'enthousiasme rafraîchissant, certes, mais me contraignant à une vigilance de tous les instants pour éviter les multiples catastrophes envisageables dans cette configuration. Place donc à une pêche d'adulte, un truc sérieux, bref un rite social solennel peuplé de vieux mâles bien de chez nous, ronchons sous la couperose et jamais en panne d'un refus de retourner le bonjour aux collègues comme on en croise tant dans les brumes de l'aube dominicale. Ah comme je les apprécie à leur juste valeur, tapis qu'ils sont derrière leur seau à vifs, le regard sournois et la gaffe crantée prête à mettre fin à la carrière éphémère du moindre brochet atteignant à un ou deux décimètres près la liberticide taille légale imposée aux masses laborieuses par les bureaucrates bobos à lunettes hors-sol (je résume^^)... Si j'en parle, ce n'est pas par dépit, par mépris de classe ou même par primatophobie primaire et viscérale, non, non, pas du tout... C'est juste qu'en allant aux aurores pêcher sur les bords de Loire, j'ai été quelque peu surpris de devoir galérer pour me garer car je n'avais jusque à ce jour jamais constaté sur les parkings proche du fleuve une présence aussi massive de véhicules immatriculés dans le Maine-et-Loire. Il s'agit là sans doute d'un effet de l'interdiction de pêche qui frappe ce département. Du coup, j'ai du fouiner un peu pour trouver quelques mètres de libres vu le nombre franchement inhabituel (même pour un dimanche...) de vifeurs alentours... Pensent-ils sincèrement que l'eau est moins toxique sur la rive du 44 que sur celle du 49 ? A moins qu'ils se soient convertis en quelques jours aux joies du no-kill ? Non, je déconne...
Comme disait un alcoolique mondain britannique de droite dont j'ai oublié le nom, on se doit, lorsque l'on incarne la quintessence de l'optimisme, de trouver en chaque difficulté une opportunité. Mais moi, je suis parti à la pêche, pas pour me pignoler de l'aphorisme entre fils à papa ayant entre HEC et Sciences Po appris à siphonner les pièces jaunes des prolos en toute légalité, faut pas déconner. Bref, après avoir lancé dans le vide quelques tonitruants "bonjour !!!" à la jovialité quelque peu surjouée en direction de mes ex-futurs-nouveaux amis moustachus en treillis vintage et à la Gauloise brune (ce fameux marqueur de virilité hérité des seventies !!!) collée au coin des lèvres, il me fallait bien débuter par quelques faussement nonchalants coups de cuillères tournantes faites maison afin de me rassurer sur la présence de poissons sur ce spot délaissé par nos affables affamés ignominieusement chassés de leur terroir par les algues tueuses...
J'ai pu tranquillement harceler le banc de perches embusqué derrière les  trois pauvres caillasses brisant un chouia le courant avant que ces petites malines ne finissent par devenir suspicieuses puis abstinentes. Un dernier poisson, un chevesne suicidaire, clôturera ma période ferrailleur...
Finalement, il est pas si naze que ça, ce spot. Bien sûr, on ne peut pas y caler les quatre bouchons fluos de 50 grammes réglementaires mais quelques poissons y survivent vaille que vaille, ce me confirmera un lancer lointain au Flappin'Sonic (comme quoi, un peu de rangement de temps à autres, ça peut permettre de renouveler l'arsenal^^). Un chevesne bien gras a eu le bon goût de se piquer à ce leurre dispendieux rangé et oublié depuis des années dans un recoin du garage...
La suite s'avèrera un peu moins palpitante jusqu'à une série de perches adeptes du Koolie Minnow. Depuis que ce dernier est équipé d'hameçons simples, il m'est cependant difficile de faire des photos correctes avant l'inévitable décrochage mais qu'importe, le leurre est efficace. C'est le principal.
J'ai même failli finir en apothéose avec 60 cm de perche au bout de la ligne. Non, rasseyez-vous, éteignez vos portables et n'oubliez pas de vous excuser au près de la standardiste du Guinness Book. Soyons clair : je ne parlais pas d'une seule perche énorme mais de deux jolies piquée sur le même leurre, un Water Monitor secoué à la rastafari lymphatique au dessus d'un haut-fond (que j'avais jugé un peu hâtivement jusque là d'une insignifiance d'un niveau rarement atteint en dehors des rangs du Parti socialiste). Comme de bien entendu, j'ai été incapable de prendre une photo de l'exploit et les deux coquines ont taillé la route en profitant de la sensiblerie m'ayant poussé à écraser les ardillons du leurre.
Heureusement, sur le chemin du retour à la civilisation,  mon Water Monitor me ramènera une ultime prise avant que le soleil déjà haut annonçant pour la journée une chaleur accablante ne me confirme qu'il était plus que temps de rentrer au frais soigner la tendinite qui est en très bonne voie de me pourrir la suite de la saison de pêche...


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