samedi 26 août 2017

Validation d'acquis fluviaux...

Le Sammy100, l'ami des petits et des grands.
Instructeur halieutique, ça ne s'improvise pas. C'est un métier. Mieux que ça, c'est un sacerdoce. Voire même parfois une mission de sacrifice à côté de laquelle les tribulations rencontrées par les 28 de Panfilov ne seraient pas finalement beaucoup plus périlleuses ni salissantes que celles auxquelles nous exposerait notre participation à une soirée verveine-scrabble organisée par l'amicale des fans de l'Inspecteur Derrick de votre riante commune. Sauf si, bien évidemment, nous poussions la taquinerie à nous rendre sur le lieu de la manifestation aux commandes d'un Panzer III tout en ayant absorbé une quantité significative de produits psychotropes vaguement psychédéliques... Mais là n'est pas notre propos. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, j'abomine la verveine !!!

Une nouvelle victime du Spinmad maison...
S'attacher à transmettre ; sous un soleil de plomb, les sinus rongés à la sournoise par les bouffées méphitiques  d'algues canicides fermentées, entre deux raz-de-marées causés par des blaireaux rasant la berge à fond les ballons rien que pour faire chier le monde ; quelques notions basiques à un Padawan plus excité qu'une puce dans un foyer d'hébergement d'urgence, ça, c'est du sport. Me font bien rire les décathloniens, tiens... Quand en une seule sortie, on doit se livrer à l'escalade d'un marronnier pour y récupérer un popper, braver un courant de radier pour décrocher sans entamer un numéro de rafting improvisé une cuillère tournante fétiche ou se livrer à un numéro d'Ultimate Fighting avec une harde de sangliers dérangée par l'arrivée inopinée d'un poisson-nageur au milieu de sa souille favorite, on ne peut s'empêcher, depuis son lit d'hôpital, de se gausser de ces pseudo-sportifs en justaucorps fluos... Mais pas trop... Sinon ça risque de faire beuguer le scope...
Un beau chevesne grâce à LA cuillère spéciale faite maison classée secret-défense !!!^^
Certes, s'occuper de jeunes autrement qu'en intégrant la fonction pénitentiaire, une compagnie de CRS ou même, pour les plus audacieux, l'éducation nationale, est un challenge risqué. Mais la récompense est souvent à la hauteur de l'enjeu. Il arrive même que certains jeunes ne portent pas plainte après une bredouille, voire qu'ils vous remercient lorsqu'ils finissent par prendre (après avoir poussé leur pédagogue aux limites ultimes de la dépression nerveuse) un poisson... 
A la prochaine !!!
Pendant ce temps-là, il faut se faire une raison : entre les noeuds à refaire, les perruques à démêler et les leurres à débarrasser de leur carapace dégueulasse d'algues bleues filamenteuses, on ne pêche pas, monsieur, on ne pêche pas... Cela dit, malgré les gaufres dans les ronces où on finit la cage thoracique poncée sur les caillasses et les avant-bras en capilotade, malgré les nuées d'insectes sadiques prompts à nous saigner d'importance, malgré l'ignoble promiscuité estivale qui nous impose la présence envahissante de ce que je considère avec une partialité assumée comme la lie de l'humanité (ceux qui me connaissent savent que je parle ici des amateurs de RnB à RayBan contrefaites, sinistres zazous engoncés dans des bermudas réformés du casting des Chtis pour "couleurs criardes"...), il nous arrive de ne pas regretter notre journée... 
Pin's au Sammy100, c'est ça la transmission des traditions^^
Et oui, il arrive, qu'ignorant l'impitoyable loi statistique qui fait de la pêche l'été en Loire-Atlantique un calvaire infâme potentiellement mortel, par un inexplicable miracle, une sortie puisse se conclure par un franc succès. Enfin, succès, je me comprends. Vu le contexte indigène, un succès halieutique estival consiste essentiellement à prendre quelques poissons et accessoirement à ne pas ramener la leptospirose à la maison... Tout ça pour en arriver au constat réjouissant que le hardi Padawan est désormais quasiment au point en ce qui concerne le maniement des leurres de surface, joue du crankbait comme un sponso japonais et ne s'avère pas maladroit non plus avec les effroyablement roturières cuillères de fabrication maison. Ouf, tout est bien qui finit bien au bout d'une longue épreuve faite de coups de soleil, de lancés à la trajectoire aléatoire finissant dans les plus improbables endroits et de remise en question de mon approche éducative un petit peu trop inspirée de la méthode pédagogique contestée qui fît jadis la renommée de feu le sergent Hartman^^. 

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