samedi 25 novembre 2017

Dans l'indifférence générale...

Amas d'algues... A quelques mètres, des adolescents pagayent dans le bouillon de culture...
Terme désormais utilisé à toutes les sauces à la moindre épidémie, à la plus débonnaire agression ou au plus insignifiant massacre, la résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression et se reconstruire. On est bien content de l'apprendre. Ainsi, pour user d'un exemple parlant, continuer à aller au bistrot en terrasse siroter des cocktails en tirant sur sa clope, c'était, après les tueries de masse commises par quelques arriérés, considéré comme de la résilience, voire pour les plus audacieux, de la résistance. Diantre. Comme vous y allez... Une Jeanlain, t'es Jean Moulin. Deux vodkas, Che Guévara... Bizarrement, de mon point de vue, le "concept" porte un autre nom, moins pompeux et peu suspect de vouloir se draper dans de vagues connaissances en psychologie appliquée ou le romantisme échevelé qu'on prête aux contestataires... 
Personnellement, je rattacherais ça à une école de pensée assez répandue en nos temps spectaculaires marchands, où le civisme, l'empathie ou tout simplement l'hésitation à ne pas profiter de la chute du voisin pour le dépouiller de ses biens de consommation les plus précieux, sont des denrées plus rares qu'un militant républicain en train de tracter pour Wauquiez à un tremplin hip-hop. Avec mon sens de la formule, j'ai même poussé la concision jusqu'à pondre un aphorisme la résumant de manière assez précise et dont je ne peux m'empêcher de vous livre la primeur : "les merdes, si ça m'arrive pas à moi, ben j'en ai rien à branler...".
Fin novembre, toutes les rivières du vignoble voient leur population de poissons mourir...
Ce nombrilisme, ce refus du collectif, cet individualisme petit-bourgeois comme l'aurait dit un de ces bons vieux militants staliniens avant qu'ils ne finissent néo-fascistes, oligarques ou empaillés au Musée du Salaire minimum, c'est la marque de l'époque. Finalement, quand on y pense, l'égoïsme restera comme le seul héritage de mai 68 qui aura réellement triomphé sur la distance. C'est ainsi que ce qui nous pendait au nez depuis des années est devenu réalité : la moitié (au bas mot...) des rivières du département sont devenues des cimetières à poissons. Mais ça, manifestement, tout le monde s'en fout. Il est aussi vrai que c'est bien moins vendeur qu'une buvette un jour de compète après tout...


vendredi 3 novembre 2017

Pour un billet de 20...

Le coloris de Chubby38 magique sauve-bredouille perdu (on ne sait comment...) par le Padawan mais repris en 4 exemplaires : 3 euros les 4... En gros, ça m'en ferait 20 pour le prix d'un seul dans une boutique française...

Un D-Chubby "baraque à frites disco" pour les étrennes du Padawan : 1 euro... Loin des 15 minimum à payer en France.

Un popper Storm Gomoku... 2 euros. Au lieu de 8...

Une fort belle copie du IMA Skimmer 110F... 3 euros. "L'original" est vendu 21...

Un Flutterstick Storm 7cm... 3 euros.

Une dizaine de coques vierges de "Chubby30" commercialisé jadis sous le nom de Baby crank par River2sea...5 euros.

Une copie tiptop du D Contact 50 Smith... 2 euros au lieu de 20...

Un Sparehead Ryuki DUO... 0,60 euro. A comparer aux 21 euros PPC du "vrai"...

Ce qui, pour un peu moins de 20 euros, fait 20 (!) nouveaux leurres dans la musette... Soit le tarif d'un seul D Contact (hors frais de port). De quoi laisser quelque peu songeur... Surtout lorsque l'on calcule que les mêmes leurres en même quantité m'auraient coûté au bas mot 10 fois plus en boutique...

jeudi 2 novembre 2017

La tournée des rivières mortes...

Sur des kilomètres, une couche épaisse de lentilles d'eau recouvre ce qui reste de la rivière...

Comme souvent, après une période d'abstinence halieutique contrainte, j'ai tendance à foncer à la pêche dès que je le peux, certes, mais malheureusement avec une absence de discernement qu'on ne trouve, à ce dosage, que chez le teckel bigleux confondant la moissonneuse-batteuse en action avec la bicyclette du facteur. Ou chez l'électeur macroniste se pensant de gauche mais là, on est vraiment en présence d'un cas désespéré questionnant l'euthanasie préventive... Bref, plus frétillant de la gaule qu'un de ces joyeux humanistes en position de force au sein du système et de par le fait éligibles à une entrée directe dans le Top 5 de #BalanceTonPorc, je me suis engagé imprudemment dans un périple plus "ô merdique" qu'homérique en vue de prendre une ou deux perchettes dans l'onde claire...
Sur les rares endroits sans algues, une eau noirâtre à la surface irisée n'héberge plus rien de vivant...
Première constatation : les abords des cimetières sont pris d'assaut par les derniers tenants des superstitions indigènes trottinant au ras des murs, les bras chargés de pots-de-vin déguisés en bouquets de fleurs afin, j'imagine, d'apaiser l'éventuel courroux de la Camarde (Nota bene : penser au vaccin pour la grippe...), voire la convaincre de reporter toute son attention sur un autre client en tête de liste. Bon, il va falloir s'enfoncer dans les profondeurs de la brousse vu que la place de parking est aujourd'hui plus dure à dégoter qu'un neurone chez Donald Trump. Et là, comme le veut la formule désormais consacrée par deux décennies de Grolanderies... "C'est le drame". La rivière est recouverte de lentilles d'eau ou n'est plus qu'un filet nauséabond aux relents de lisier...
Une des perchettes du jour victime d'un "One Up" aliexpress... Notez les algues bleues sur le leurre.
Pour résumer la situation, en une après-midi, j'ai essayé de pêcher sur 7 rivières différentes. Ce qui ne m'arrive pour ainsi dire jamais en une seule journée. Il est même très rare (et mauvais signe^^) si j'en pêche 3 ou 4... Mais pour ce jour férié, je n'ai pas eu le choix. 90% des parcours où je me suis engagé ne m'ont permis de pêcher qu' avec de l'eau arrivant juste au dessus de la cheville alors que sur certains, en temps normaux, on pouvait jadis déjà remiser les waders pour cause de sécurité aux premières pluies d'automne (quand il y en avait encore, je veux dire...). Sur la majorité des biefs, il y a plus de feuilles mortes que d'eau. Désespérant...
Le calibre du jour. Pas de quoi pavoiser en Technicolor.
Pourtant, en bon bas du front soucieux de profiter au maximum de son jour de relâche, je me suis acharné et finalement (sur les deux dernières rivières...), ça a payé !!! J'ai commencé par deux brochets décrochés après une grosse frayeur sur mon Towadi aliexpress. Le sillage d'attaque bien visible dans l'eau, j'ai pris peur pour ce petit leurre que la boutique incriminée ne vend plus. Puis les perchettes se sont invitées, ouf, contrat rempli. Petitement mais rempli, c'est l'essentiel. Poussant jusqu'à la tombée de la nuit en m'arrêtant sur un spot ultra-fréquenté, j'ai même, de manière inespérée, piqué puis décroché successivement 3 jolies perches dont une avec un prototype de mini-chatterbait fait maison. Damned, il va me falloir résoudre ce problème d'hameçon double... Mais il s'agit là d'une dérisoire interrogation face au saccage organisé de l'environnement qui atteint cette année un niveau inédit sans que la moindre AAPPMA du secteur ne semble s'en préoccuper beaucoup plus que de la date du prochain vin d'honneur... A quelque chose toutefois malheur est bon : au final, fort égoïstement (j'en conviens mais je me mets au niveau, désolé...), je sais quelles rivières, définitivement rincées par la sécheresse et les pollutions, sont désormais à éviter...