dimanche 30 décembre 2018

Dernier jet de fiel avant l'année nouvelle...

Bon, c'est la fin de l'année. Les rivières sont en décrue, il fait frisquet et j'ai une patte en vrac. Youpi. En attendant, comme je suis une grosse feignasse et que je n'ai de surcroit pas que ça à foutre, merci, j'en profite pour "recycler" de vieux articles de l'ancien blog en en corrigeant au besoin ponctuation et syntaxe tout en y opérant quelques menus changements… 

Quand vos mocassins Gucci de vacancier blasé au pull Ralph Lauren négligemment noué sur vos épaules tombantes de veule macroniste vous portent par hasard jusqu'aux lisières océanes, prenez le temps, ô puissants, de désespérer en contemplant l'Ozymandias du Populaire décontracté, la citadelle estivale du Gilet jaune des Dunes, le repère des Qui-ne-sont-rien-en-tongs affraid 

La jetée… Lieu maudit, à tout jamais hanté par les mânes des victimes du Lancastria, des copains un poil gluants de Davy Jones voire même, par  vent d'ouest forcissant en soirée, des restes de la famille du docteur Godard… Une antre de perdition, le terminus du crabe vert, le train de nuit du tacaud boulimique, bref l'endroit où vous pourrez croiser, en éprouvant un effarement teinté d'une touche frissonnante d'exotisme, une pittoresque population de viandards barbus en cirés arborant des trognes patibulaires à la couperose ciselée par les embruns qui, s'il en était besoin, proclament  haut et fort  leur fierté d'infliger le spectacle de ces épidermes de "Bretons de souche" travaillés depuis des décennies à  grands renforts de cépages à la renommée confidentielle à la vue du monde civilisé voire des hépatologues muets d'effroi... drunken 

Parmi cette  population bigarrée composée pour la majorité d'autochtones taciturnes ne se nourrissant que de bigorneaux entre deux apéros, vous remarquerez aisément quelques  touristes dénoncés illico à votre vigilance par leurs flasques mollets blafards d'employés de bureau essayant pitoyablement d'inculquer quelques valeurs survivalistes à leur insignifiante progéniture de marmots blasés élevés aux SMS, à Dragonball Z et à l'aspartame... Rolling Eyes




La tête de maquereau ligotée au fond du carrelet fera bon ménage avec les plombs grappins de 200 grammes sur nylon 60/100°, tendu comme un Malien pendant un contrôle de police, balancés comme il se doit bien en travers du courant et faisant du coup office de corde à linge pour paquets d'algues en goguette geek


"Qu'est ce qui vous a fait baptiser votre bateau le Vengeance, capitaine ?"



Cirrhose sur le gâteux, vous pourrez même apercevoir la dernière victime locale du battage publicitaire halieutique abusif en la personne d'un quinquagénaire atrabilaire, qui, mutisme chevillé au bec par une Gitane Mais parfumant les environs de son délicat arôme, vous régalera de ses lancés énergiques dopés par sa canne LIDL 2000, cette impitoyable machine de guerre au tarif imbattable dotée d'un scion  en fibre de verre d'un jaune fluo très tendance et à l'action plus parabolique qu'un spaghetti trop cuit...Vous tomberez raide dingue de son choix de pattern, certainement issu d'une lecture assidue de la presse spécialisée...



Arky Jig 3/4 oz + Fat Swing Impact 3,8" ramenés pleine balle en travers des vagues cheers


Il y a des générations entières de bars qui sont mortes comme ça d'après le vendeur du rayon pêche clown




Inutile de préciser que tout ce petit monde rentrera bredouille au camping ou dans sa hutte tribale. A moins que charitablement, on considère comme une pêche acceptable  le prélèvement super raisonné d'un alevin de lieu, de quelques vagues athérines ayant eu le temps de sécher dans le seau et d'un infortuné quarteron de crabes pré-pubères raflés au carrelet ? J'avoue me poser humblement la question. 


En attendant… Bonne année et keep on rocking in a free minded world, kids !!!^^

mercredi 12 décembre 2018

La famille s'agrandit...

Alors que le mois de décembre s'écoule, goguenard, vers une trêve des confiseurs obérant les rêves du taquineur de brochets, du houspilleur de perches ou du poinçonneur de sandres contraint par la coutume et les pesanteurs familiales à braver les barrages de gilets jaunes, exploser son taux de cholestérol entre le foie gras et la bûche à l'aspartame, voire subir les conséquences de l'allongement moyen de l'espérance de vie assis face à Tonton Raoul gueulant sur les chômeurs, les Arabes et les drogués tout en postillonnant  tout azimuth avec une régularité métronomique son pinard aux alentours, il est d'usage pour le pêcheur malin de se faire ses petits cadeaux en douce…
La version aliexpress d'un leurre articulé distribué en France par Illex (et vendu pour la modique somme de 34 euros…).
On va rester factuel. C'est la même chose mais vendue 3,50 euros. Choisis ton camp, camarade...
Depuis deux semaines, je reçois au fur et à mesure le résultat de mes emplettes effectuées grâce à mes économies de privilégié et au bon d'achat gagné sur un certain blog. Le premier de ces achats a été un poisson-nageur articulé nageant juste sous la surface, destiné aux pêches estivales et dont la version "bling-bling" est vendue à l'aune de l'épiderme de génitoires dans les échoppes ayant survécu à l'inquisition fiscale héritée de 2000 ans de socialisme (c'est pas moi qui le dit, ce sont les pages roses du Figaro^^). Dix fois moins cher à l'unité sur aliexpress… Et l'on voudrait que je sois sérieux.

Le Mikey 115 Jackall, une mignardise dispendieuse hors de la portée de nos maigres moyens de gagne-petit...
Nullement désireux de m'arrêter en si bon chemin, je me suis aussi offert une imitation de Flap Slap Megabass de fort belle facture, ma foi. Certes, les jours de gloire où j'empilais avec une facilité déconcertante les brochets (et malheureusement brochetons) de certains coins perdus du Marais breton, sont révolus mais qui sait si, un jour prochain, le destin capricieux ne me portera pas en d'autres contrées plus propices à la pêche du Grandgousier requin d'eau douce capable dans ses bons jours de réduire la population française de caniches baigneurs à un niveau tolérable ?
Flap Slap aliexpress… 2 euros et des cacahuètes...
Certes, j'entends bien que de nos jours, le traqueur d'ésocidé se voulant à la page se doit de propulser des parpaings pesant plus lourd que la dette grecque afin de garder un minimum de crédibilité dans la branche. Toutefois, connaissant plutôt bien l'état des cours d'eau sinistrés situés à moins d'une heure de voiture de mon repère, j'ai la faiblesse de considérer qu'un Flap Slap correctement animé peut encore permettre à son heureux utilisateur quelques revigorantes captures. Tout spécialement quand on se procure l'engin à un prix si dérisoire...



Flap Slap Megabass… 34,50 euros prix constaté en boutique… Ouille.

Cédant à l'effet de mode, j'ai acquis un autre simili Whopper Plopper mais en taille 110. Je ne sais pourquoi, j'ai comme la nette impression que ce petit truc rencontrera le succès par l'intermédiaire des mâchoires des bass et des brochets dès qu'il s'amusera à vrombir au soleil du printemps en slalomant entre les myriophylles...

Encore une fois, la version aliexpress fait mieux que tenir la comparaison avec "l'original". Quant au prix d'achat, il emporte tout sur son passage. Au hasard des promotion, c'est entre 4 et 6 Whopper Propplers aliexpress que vous pouvez vous procurer au prix d'un seul River2sea en boutique...
Cela dit, entre nous, le Whopper Proppler vendu aux alentours de 15 ou 20 euros (pour la version la plus lourde) reste tout de même un leurre de prolo par rapport à certains signes ostentatoires de richesse qui sont les apanages somptuaires de la upper class halieutique...
Ah le Z Claw aliexpress… En promotion à 3,50 euros… Alors que le "vrai" (ah ah ah ah…) émarge entre 25 et 30 euros dans toutes les "bonnes boutiques". Si vous voyez la différence en action de pêche, je vous paye des crêpes.
Dans ce monde de faux-semblants, de ministres à gueule de faux-témoin et de chausse-trappes consuméristes qui nous distraient laborieusement en attendant l'Apocalypse et/ou la fin de mois difficile, il faut bien comprendre qu'une boîte de pêche sans Z Claw, c'est un peu comme un député sans casier judiciaire : ça existe mais ça fait franchement pas sérieux.



Bien évidemment, le Z-Claw distribué par un importateur flirtant avec les pratiques du grand banditisme (voire de l'attribution des marchés publics varois) émarge à un niveau si proche du devis du Taj Mahal qu'il n'est qu'un rêve inaccessible pour le salarié moyen ou le chômeur honnête. Sauf si l'on pousse le curseur de la traitrise jusqu'à suivre  mon sinistre exemple en se fournissant à la source du pactole, loin, très loin derrière le rideau de bambous.  Car en allant cueillir l'objet à la source, on l'obtient  pour une somme quasiment dérisoire. Du coup, on se retrouve heureux propriétaire d'un leurre de surface identique à celui vendu par nos "dileurres" hexagonaux à un tarif capable de déclencher une alerte rouge dans le bureau de votre banquier… Je sais, je suis moralement indéfendable. Mais je tiens à vous rassurer : c'est juste pour faire des économies car je n'en conçois aucune vanité !!!^^





vendredi 7 décembre 2018

Aventures au Giléjonistan

Après des années d'atermoiements coupables, j'ai enfin eu l'occasion de découvrir un territoire où je n'avais jamais risqué la bredouille, le gadin dans la vase ou le contrôle inopiné d'un garde-pêche (phénomène rarissime sous toutes les latitudes de notre cher pays, me suis-je laissé dire…). En compagnie de deux fins pêcheurs (dont je voudrais pas saboter l'honorable réputation en révélant publiquement le patronyme^^), c'était une semaine de pêche intensive qui s'offrait à votre bredouilleur mythomane favori… Le lundi après-midi, nous pêchons rapidement une petite conche du marais poitevin. Le succès est plutôt mitigé : une perche pour Thierry, une coupe de brochet pour moi… Sans le savoir, on vient de donner le tempo de la semaine.
Après une année de sécheresse hors norme, les précipitations massives n'ont pas facilitée la pêche.
Mardi, de bon matin, nous partons pêcher la Charente. Aie. L'eau est sur les prés et le courant s'avère plutôt soutenu. Mais au bout du troisième lancer, Thierry s'attelle à un très gros brochet. Le temps que j'arrive avec l'épuisette, c'est le drame. Le monstre a dévalé le courant. C'est la casse inévitable. La journée commence mal. Elle persistera dans son idée de départ. Seul un brochet correct mais nettement moins gros que celui du matin, alors que je venais d'avoir la flemme de remonter un bas de ligne "anti-coupe", me fusille mon shad-palette à mes pieds, au ras de la berge de l'étang où nous nous sommes échoués en fin de session, lassés de lâcher de la tête plombée dans l'eau boulée. Par un coup de chance assez incroyable, le shad a coulé à portée de canne et je le récupère. C'est déjà ça… La soirée va compenser les épreuves de la journée. Quelques verres d'eau de feu et comme par miracle, la cabane des trappeurs retrouve une ambiance d'enfer !!!
Le lendemain matin, après un réveil un tantinet rendu ardu par quelques reliquats du whiskey de la veille, l'infernal trio remonte derechef à l'assaut. Cette fois-ci, nous nous enfonçons encore plus avant dans les farouches contrées du Giléjonistan, cette terre inconnue des énarques mais pourtant chère aux percepteurs de tous poils… Sur les lacs balayés par le blizzard, la couenne tannée par la rude caresse des embruns, malgré notre endurance légendaire de vieux forbans, seul un sandre taquin réveillera en attaquant un Sandra au ras de la berge notre attention mise à mal par, il faut bien humblement le reconnaître, les petites libations de la veille…
Le retour est tout sauf triomphal. Deux bredouilles de suite (et même trois pour ma truffe), ça faisait un sacré bout de temps que cela ne nous était pas arrivé. Du coup, pour la dernière journée du périple, nous retournons aux valeurs sûres… La pêche de la perche en mode finesse.

Hélas, même avec des petits leurres, la pêche n'est pas facile. Nous loupons un nombre proprement hallucinant de touchettes furtives avant de piquer quelques poissons de ci de là… Seules les petites perches semblent être de sortie. Du coup, nous pêchons manifestement trop gros… Ce qui n'est absolument pas grave étant donné que notre seul objectif était à cet instant  de ne pas terminer la semaine totalement capot et de provoquer ainsi la stupéfaction dans le landerneau halieutique hexagonal qui aurait été plongé dans le plus grand des désarrois face à une telle contre-performance.
La perchette, notre éternelle salvatrice… Toujours là pour briser le cycle infernal de la bredouille.
A la vue d'un ciel bien menaçant arrivant de l'océan, nous avons terminé l'aventure sur un petit coin que nous connaissons bien. Là, contrairement à nos attentes, ni perches ni sandres au programme par contre...


Seuls les bass étaient mordeurs en ce début de décembre. Ce n'est pas nous qui allons nous en plaindre, croyez-moi. Heureusement que ces petites machines à transformer de la protéine existent d'ailleurs… Sinon on serait encore plus souvent bredouille par ces temps pour cagouilles et ça finirait par devenir… Heu… Problématique. J'ai pas envie que mon habilitation tous publics saute non plus.


Au terme de trois journées et demie de crapahutages impitoyables pour nos rotules usées, de siestes bucoliques vautré comme un vieux sanglier sur les berges asséchées d'un lac des hauts plateaux du Giléjonistan (alors qu'au loin résonnait le rythme lancinant des tambours traditionnels des tribus locales appelant les indigènes à passer au court-bouillon l'administrateur colonial le plus proche…) ainsi que de mises en pratique d'apéritifs refusant la notion petite-bourgeoise de modération, j'ai dû hélas rentrer en mon domaine. Au final, seuls les poissons auront été discrets, les petits salopiots. A part le monstre retourné avec le shad au coin du bec hanter les eaux de la Charente, bien sûr… C'est le jeu, surtout en cette saison. Pour le reste, ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas passé d'aussi belles vacances. Merci les gars, merci pour tout et, entre nous, j'attends plus que vivement l'ouverture de la truite, histoire qu'on remette ça !!!




jeudi 29 novembre 2018

Un petit concours qui le fait bien...

En vertu de l'application du décret du 29 novembre 2018 m'autorisant par la présente à me la péter grave et à corriger quelques imperfections stylistiques voire, suprême horreur, orthographiques, je me permets de publier sur le blog ce texte qui m'a valu l'honneur et l'avantage de remporter un chèque-cadeau de 50 euros à dilapider sur aliexpress… Ce qui revient à faire d'un diabétique un testeur Haribo no-limit mais bon, hein, on ne va pas bouder son plaisir !!! Voici donc ce monument littéraire destiné à traverser les siècles entre les "Châtiments" du vieil Hugo et le tome 2 de "Mais allo quoi ?" , cet opuscule introspectif de la trop rare Nabila...


"Il est dans la vie des situations périlleuses voire effroyablement gênantes qu'on préfèrerait éviter. Depuis l'Homme de Cro-Magnon s'apprêtant à affronter une meute de tigres à dents de sabre en appétit et s'apercevant que, mal réveillé, il a confondu sa massue avec une courgette en quittant sa caverne, à chaque âge de l'humanité, générations après générations, les humains ont été confrontés au pénible inattendu et à ses terribles effets sur l'amour-propre…  Qui n'a pas par exemple souhaité disparaître de la surface de la terre à la seconde où il s'est rendu compte que sa date Tinder n'était pas exactement la réincarnation de Raquel Welsh mais lorgnait plutôt vers la catégorie "sosie provincial de Muriel Pénicaud" alors que cette dernière poussait la porte de votre bistrot favori engoncée dans une tenue ne laissant placer aucun doute sur les projets nocturnes de sa libido furibarde  ?

"J'ai comme une envie de Champagne, mon Kermitou !!!"


Qui n'a pas regretté cette blagounette innocente basée essentiellement sur le potentiel hautement comique d'une peau de banane posée dans les escaliers malheureusement exercée aux dépens d'un adjudant-chef singulièrement dépourvu du moindre sens de l'humour et dont les conséquences l'ont conduit à briquer avec une scrupuleuse insistance les toilettes du régiment équipé d'une simple brosse à dent et d'un savon de Marseille pendant tous les week-ends des 8 derniers mois de son service national ?

-"Je suis une peau de vache mais je suis réglo. Il y a aucun sectarisme ici. Moucheurs, carpistes,
petits branleurs de leurristes, vous êtes tous des connards !!!" 


Qui n'a pas serré les dents pendant des centaines de kilomètres assis derrière un chauffeur de car poussant l'indécence jusqu'à écouter en boucle l'intégrale des singles de Phil Collins, en tentant de résister avec l'énergie du désespoir à l'envie furieuse de l'assommer,  de s'emparer du volant et de finir le trajet, un CD des Dropkicks Murphy à fond sur la sono, le visage déformé par un rire de mandrill sous PCP ?


-Tu passes encore "Sussudio", mon pote, et ta misérable existence va se finir à l'état de Carpaccio...

Vous m'avez compris à demi-mot : parfois mieux vaut privilégier la prudence que de devoir s'asseoir au banquet des conséquences… Ainsi, lorsque les Padawans grandissent et décident que trop, c'est trop et qu'ils veulent abandonner les asticots trop rustiques pour une pêche "moderne", leur Yoda local commence à trembler pour sa collection de leurres lentement accumulée à la faveur de déstockages douteux et autres promotions suspectes. Il peut même, si Riri, Fifi & Loulou sont particulièrement rétifs à ses conseils, redouter avec raison de perdre en quelques après-midi intensives l'intégrité de la valeur de son plan-épargne logement déjà entamé par sa coupable autant que secrète addiction au picon-bière. En effet, à moins d'envisager une formation-express de scaphandrier ou d'élagueur, emmener des pré-ados taquiner la perchette est un investissement qui peut coûter cher, voire vous conduire à gagner le titre de Client du Mois chez Lexomil.



Enfin, pour être honnête, je devrais plutôt écrire "qui pouvait"… Grâce à aliexpress, nous n'avons désormais plus besoin de nous restreindre aux ruisseaux où aller chercher la Mepps-fétiche dans les branches basses d'en face reste abordable en waders… Les tarifs proposés permettent non seulement de s'équiper très correctement à bas prix mais ils donnent aussi la possibilité de diversifier notre "arsenal" afin de faire face à toutes les situations. Ce n'est bien sûr pas une raison pour tenter de tuer les écureuils à coups de têtes plombées mais bon, quand un malheur arrive, ce n'est pas un billet de 10 qui se retrouve suspendu au faîte du marronnier ou accroché par plusieurs mètres de fond…

-L'initiation au rock-fishing portuaire exigeait jadis certains investissements vestimentaires.

Ainsi, alors que, dans une eau limpide refroidie par une quasi-gelée matinale, mon Padawan s'obstinait à mécaniquement jouer en pure perte de son crankbait fétiche devant l'absence manifeste du moindre suivi de la plus insignifiante perchette, je sentais l'énervement gagner l'apprenti, j'ai pu trouver le moyen d'éviter la grosse colère du juvénile se croyant gravement atteint par la Bredouillite aigue qui est, comme chacun le sait,  cette maladie honteuse touchant périodiquement tout pêcheur à la ligne. Sauf les sponsorisés humbles et accessibles évidemment. On parle d'humains ici. Pas de demi-dieux.


Aidé par le soleil qui commençait à poindre et qui reflétait les éclats d'un imposant banc d'ablettes stationnant à nos pieds, j'ai osé suggérer à mon jeune et impétueux comparse un audacieux changement de leurre afin qu'il remplace son "Chubaly" par  un de ces étranges leurres de vieux tout pourris qui prennent jamais rien… Oui, je sais : l'ondulante a mauvaise presse auprès de la jeunesse.




Mais là, ô joie, alors que le petit Padawan moulinait en maugréant et sans conviction particulière ce bout de métal tout en faisant fuir en tous sens les ablettes terrorisées par cet intrus en costard lamé, un chevesne le croqua sans autre forme de procès. Rassuré par cette illustration inespérée du fait que son prof de pêche n'était pas tout à fait bargeot, le Padawan, en plein regain de confiance, était désormais mûr pour la plus redoutable des épreuves… La pêche à vue en "Do nothing"😵



Où en langage compréhensible : "laisser couler sans animer jusqu'à ce qu'un poisson manifeste son intérêt d'un coup de mâchoire décidé" 😉 En effet, dans près de deux mètres d'eau à nos pieds, au milieu des herbiers, grâce à la luminosité de la fin de matinée, nous avons commencé à discerner, planqués à l'ombre des herbiers  quelques bass et perches larvant en mode "je suis là pour personne, je digère". Autant dire que nous avions affaire à des poissons pas faciles à décider et ce d'autant plus que le secteur est fort touristique, classé en "no-kill" et qu'il voit donc défiler aux beaux jours des bataillons de leurristes en rangs serrés.



Il fallait œuvrer dans le subtil… Autant dire tenter l'impossible pour un pré-ado plus versé dans le moulinage express à l'Américaine que dans le posé délicat digne des raffinements millimétrés du jardinier japonais. J'ai donc sorti de la musette les leurres souples que je jugeais les plus adaptés à une pêche à vue (découverts grâce aux conseils d'un jeune pêcheur parisien^^). Monté sur un hameçon simple piqué en tête, une chevrotine 0,5 gramme pincée sur le fil pour lui permettre de descendre le plus lentement possible le long des quais et des épais massifs de myriophylles abritant les carnassiers lymphatiques en cette matinée frisquette, ce leurre souple s'est avéré superbement efficace. Ce qui n'était pas vraiment une surprise étant donné les avis glanés sur certains blogs :)



On avait d'ailleurs vraiment  l'impression de voir une vraie larve d'anisoptère (mais il y a rien à voir avec un pilote d'hélico marseillais risquant le retrait de permis, je vous assure…) nager lorsqu'on l'animait de tout petits coups de scion. Bon, ce n'est que mon humble avis mais en tout cas, les bass et les perches ont semblé le partager vu la violence de leurs attaques. C'est vrai que j'avais aussi pris le temps de les aromatiser "délicatement" grâce à une vieille recette de trappeur de la Ligérie-Maritime : une minute au court-bouillon dans un peu d'eau avec deux cuillerées à soupe d'ail pilé, 24 heures à reposer dans de l'eau fraîche puis emballage dans sachet zippé… Garanti sur les perches, les bass et les vampires (mais pas pour les mêmes raisons^^).



C'est donc par la somme de l'expérience (cuillère ondulante aliexpress),  des judicieux conseils récoltés sur le Net (larve aliexpress) et des expérimentations hasardeuses (arome ail intense^^) que j'ai pu redonner foi envers ses capacités à non seulement prendre du poisson mais surtout à adapter sa pêche et à découvrir autre chose que les animations stéréotypées (qui bien entendu prennent du poisson mais surtout en conditions optimales) à mon valeureux apprenti. Quand c'est un peu plus dur, on ne le répètera jamais assez, il faut toujours essayer de s'adapter. Parfois ça ne marche pas, il est vrai, mais là, gros ouf de soulagement, ça a marché et cette pêche qualifiée par mon Padawan de "miraculeuse" lui aura en plus permis d'inaugurer dignement sa superbe canne à pêche !!! J'aurais encore bien des choses à raconter sur bien des leurres aliexpress comme ce massacreur en dandine ou la terreur en Carolina mais bon, je me demande si le monde de la pêche est prêt pour ce genre de révélations ?^^"





A suivre...


dimanche 25 novembre 2018

Bob l'éponge v/s les Rapetous



A chaque période de troubles civils dont est prodigue la longue et tourmentée histoire de notre vieille Gaule (au sens historico-géographique s'entend…), des trublions surent saisir l'occasion de balancer aux orties toute courtoisie trop onctueuse afin d'exprimer leurs instincts de coupeurs de tête et/ou de casseurs de couilles. Souvenez-vous des joyeuses Grandes Compagnies de la guerre de Cent Ans, de ces podologues pyromanes itinérants des Hauts-de-France (qu'on appelait de manière plus triviale les "Chauffeurs du Nord" avant la réforme de la Novlangue), des reitres en déshérence voyant leurs revenus baisser à la moindre trêve interrompant un tant soit peu les guerres de religion… Quoi d'étonnant qu'à la faveur de l'insurrection rampante qui transforme chaque rond-point périurbain en Fort Alamo des Damnés de Cofidis se reforme cette fameuse bande qui faisait jadis frémir dans les chaudières et provoquait (les Français ont le droit de savoir !!!)  une incontinence incontrôlable chez la plupart des gardes-pêche évoquant le risque, un jour de zèle inopportun, de croiser leur chemin ? Et oui, tremblez bonnes gens, fermez vos volets d'urgence et enterrez l'argenterie de Grand-Maman sous le compost en vitesse car les Rapetous du Yannistan sont de retour !!!
"Les Rapetous du Yannistan, tu connais ? Je veux, ouais !!! Les Belphégors des réserves de pêche…"
Quant à moi, toujours soucieux de rejoindre les associations de malfaiteurs à condition qu'elles prônent dans leur règlement intérieur l'intempérance pinardière, l'usage et la cession de charcuterie fine ainsi que le catch & release, j'ai bien entendu sauté sur l'occasion de retrouver au bord de l'eau ces rudes gaillards à la fibre rigolutionnaire jamais prise en défaut. Cela dit, si je peux me permettre une remarque sans risquer un bourre-pif, je commence à comprendre l'implacable fatalité qui impose aux Rapetous de finir avec les pinces, de repartir en calèche et de prendre pension à la ratière de Donaldville à l'issue de chacune de leurs aventures. La ponctualité, les mecs, c'est le secret. Pour un braquage comme pour un braco, je veux dire. Bon, je vous en veux pas mais le temps de vous voir vous pointer, j'étais déjà sponso Spontex à force d'essuyer une pluie propre à envisager l'achat d'un bass-boat série limitée Noé...
Mika Rapetou alias "l'artiste"... Un des rares braconniers de l'hémisphère nord capable de prendre un brochet par
l'émerillon du spinnerbait que ce dernier avait en gueule au bout de 10 mètres de tresse laissés par un bourrin qui devait être parti pêcher le cachalot. Chapeau bas !!!^^
Heureusement que les précipitations d'ampleur biblique, cela possède, comme la grippe espagnole et les explosions atomiques, de par sa nature même, l'immense avantage de pouvoir profiter à tout le monde. Pas de jaloux, les collègues découvrent aussi avec un effroi allant crescendo que l'imperméabilité de leur garde-robe du jour n'a pas été développée plus loin que la description un chouia présomptueuse donnée sur l'étiquette des dites-frusques cousues à la va-vite-et-plus-vite-que-ça-même dans un quelconque bagne textile asiatique. Mais qu'importe… Ce qui tombe du ciel a réveillé les poissons. L'essentiel pour nous assurer un bon dimanche matin...
Yannis Rapetou alias "Doigts de Fée"... Aussi à l'aise avec un chalumeau oxhydrique qu'avec un tire-bouchon. 
Fiché "S" comme "Salopiot" par la BRMM (brigade de répression du mort-manié) de Poitiers. 
Autrement dit, c'est l'orgie. Les brochets tombent comme à Gravelotte. Les perches comme à Stalingrad. A peu de chose près. Le seul petit bémol au milieu de ce chromo halieutique décontracté quoique semi-aquatique que l'on puisse déplorer, et bien, c'est le mauvais oeil qui semble coller aux basques de Bob l'éponge (votre serviteur) en lui faisant quadriller le spot en long et en large sans réussir à concrétiser ses rares touches… Dur à vivre quand les forbans burinés des alentours empilent les prises presque aussi vite que Christophe Castaner débite des conneries portant toujours plus haut les couleurs de la discipline.
Oh sacré nom d'une pipe en bois… Trois heures à dégouliner en grelottant et loupant mes rares touches avant de piquer ce brochet. De quoi pousser un hurlement démoniaque à faire tourner le lait des vaches de tout le comté !!!^^
Alors qu'un muet désarroi accentuait mon tremblement causé par l'humidité glaciale qui avait atteint mes frêles avant-bras de bureaucrate cacochyme  et que je commençais à glisser dans un demi-coma peuplé de vision de canapé, de chats en pleine sieste et d'un Bournemouth-Arsenal soudain devenu plus alléchant que sur le papier, au détour d'une bouillée de nénuphars agonisants, un "toc" nerveux interrompit la morne course de mon Shaker ramené, à dire vrai, sans la moindre conviction tant l'espoir avait déserté mon cœur meurtri par une bredouille annoncée. Woooow bordel !!!
Et hop là boum… Doublé en 5 minutes grâce au Shaker Lunker City sur une tête plombée à palette moulée par mes soins.
Un poisson !!! J'ai ferré un poisson. J'y croyais plus, persuadé que j'étais de voir la sortie se conclure par un capot sans appel  au milieu du trio de malfrats goguenards. Les mouches ont changé d'âne. Je suis regonflé à bloc. Je décroche donc cet inestimable brochet avec les précautions d'usage et, dans la foulée, relance mon leurre dans la même zone. "Toc !!!". Non ? Ben si… Un doublé en 2 minutes alors que je douillais depuis l'aube dans mes fringues trempées. C'est peu dire que je rayonne !!!^^
-Et là, Rémi, ça ne te rappelle rien ça, ce petit sourire en coin genre -"je vous ai bien niqués, hein" ?
Mais si voyons, Spaggiari, les égouts de Nice… Tu sais que Spaggiari est un crack, hein.
Il sait choisir ses collaborateurs !!!^^
Evidemment, certains malappris de leur côté continuent sans pudeur excessive à cartonner. A un tel point que cela en devient même parfois gênant. Un peu de décence, messieurs !!! Pensez un instant à vos camarades moins chanceux, que diable !!!^^
Un petit dernier pour la route avec un spinnerbait aliexpress qui pour le coup la tient la route !!!^^


Juste avant que ne sonnent les fatidiques 12 coups de midi annonçant l'heure du rituel sacré de notre secte (dit "apéro" en langage vernaculaire), je récupère définitivement ma dignité en ramenant un troisième poisson sur un spinnerbait Aliexpress. Mais l'heure, c'est l'heure. Le temps de trinquer et d'engloutir quelques tranches de sifflard,  nous devons nous séparer après avoir partagé le butin  nos impressions sur cette pêche miraculeuse ainsi que des constatations définitives sur la mauvaise qualité de nos soit disant "vêtements de pluie". Rendez-vous désormais au Printemps… A moins bien évidemment qu'entre temps les frères Rapetous ne se soient une fois de plus lamentablement fait gauler à attaquer le dépôt d'Onc'Picsou et aient à consacrer pour les prochaines années leurs journées à relancer la voirie guyanaise en costard à rayures horizontales !!!^^



vendredi 23 novembre 2018

Speedfishing en mode serpillère

Au premier lancé sous une pluie battante…Rien à dire. Quel talent !!!^^
Dix-sept jours sans aller à la pêche. Je sais, ça peut faire frémir. Ou dissimuler honteusement un paquet de bredouilles discrètes. Sauf que je ne suis pas sponsorisé donc les bredouilles, je m'en soucie autant que de mon premier Malibu-Ananas renversé sur le comptoir scintillant de la Chunga Laser Club 2000, cet établissement de nuit qui fît tant jadis pour la promotion de la disco italienne, des coupes mulet et des Chlamydiae mais bon, ceci est une autre histoire… Bref, je viens de passer dix-sept putains de journées d'une nazitude assez inénarrable et consacrées à faire autre chose qu'aller à la pêche. Mais que je vous rassure tout de suite : je n'étais pas à garder des palettes en flammes sur un rond-point en jouant les Tontons Macoutes de PMU. Ce n'est pas que je trouve le zozo du Touquet plus sympathique que ça non plus, hein, faut pas croire… Sauf que risquer à chaque minute de me faire écraser par un 4x4 ou gazer par les gendarmes mobiles, tout en étant réduit à survivre à coups de Boulaouane-Merguez-Chips par 0°c,  coincé au milieu de beaufs en quads alcoolisés, ce n'est définitivement pas mon kif. Rappelez-moi quand la guerre civile sera plus sérieuse, merci.

Et hop… Encore une victime du Pattern pas terne !!!
Sous une pluie plus battante qu'un Bernard Tapie aux naseaux débordant de cocaine extra-pure en train de présenter "Ambitions" (cette regrettée émission de  TV qui, entre 1986 et 1987, fut à la création d'entreprise ce que Bachar el Hassad est devenu depuis aux Pompes Funèbres d'Alep), je m'extrais péniblement de mon véhicule et fonce ventre à terre (au sens figuré, hein, vu que j'ai arrêté la mayo sur les frites au petit déjeûner) vers le premier spot. Premier lancé, paf, une perche. Deuxième lancé, ah zut, problème...
Du pin's...
Un fort joli chevesne vient d'intercepter le leurre. Ah me voila bien, crédié… Impossible de droper l'engin, le fil pétera, ça ne fait pas un pli. Quatre bons mètres me séparent de la bête. Que faire ? J'ai la réponse et elle est toujours la même depuis bientôt un demi-siècle. Que faire ? Ben le con, tiens, c'te blague. Sur la berge en contrebas, j'avise un jardin potager. Aux grands maux… J'invente en toute simplicité le "Javelot-Fishing". Pour faire clair, je balance délicatement la canne en direction du potager en espérant que j'aurais le temps de descendre la paroi abrupte recouverte de ronces et sous le feu des mitrailleuses allemandes  (faut vraiment que je me calme sur les commémorations du 11 novembre) et de te me la choper à la hussarde avant que le chevesne se décroche.  Simple, non ?^^
Du pin's...
L'atterrissage au milieu de choux un peu flétris se passe du mieux possible. Il ne me reste plus qu'à entamer en rappel une descente express pour récupérer le tout. La fortune souriant aux audacieux, tout se passe bien. Ouf. La canne n'a rien. Je ne dirai plus jamais de mal des végétariens et de leurs mœurs étranges !!! Dans la foulée, j'immortalise le cyprinidé contrariant. J'aime quand un plan se déroule sans accroc. 
Oui mais du Pin's Ali !!!^^
Après ces débuts trépidants, le rythme se calmera. Quelques perchettes par ci par là aux milieux des amas de feuilles mortes mais rien de transcendantal au fur et à mesure que la pluie traverse les couches isolantes de mon accoutrement de baroudeur des pampas. C'est ce qui me poussera à arrêter les frais, trempé jusqu'au slip (comme on dit dans notre rude  jargon de spécialiste) mais rassénéré par ce retour au bord de l'eau salutaire en ces temps de galère.