mardi 13 mars 2018

Un petit regard en arrière...

Au détour d'une rubrique d'un ancestral journal halieutique, on perçoit parfois comme un arrière-goût d'actualité pas franchement rassurant...
Profitant de la fureur d'Éole pour feuilleter quelques documents de la très riche collection du Musée de la Cuillère & du Leurre antique de Nouvelle-Aquitaine (quand je pense qu'il y a des cocus qui préfèrent passer leurs RTT à Eurodisney, ça me dépasse...), je suis tombé sur un de ces témoignages perdus dans l'abîme du temps !!! Un collector paru alors que Jacques Martin avait 2 ans, Pétain 79 et que le PSG attendrait encore 35 ans pour apparaître sur la scène footballistique et garantir ainsi à des générations de provinciaux haineux de franches séances de rigolade au moindre 8ème de finale européen un peu ardu^^...

Ah la pêche à la ligne, loisir supposé abolir les barrières sociales... Déjà survendu à l'époque, le concept, non ? Qu'en est-il alors aujourd'hui alors que le prix du matériel de pêche ; gonflé artificiellement par le marketing agressif et  l'obsolescence programmée ; condamne le smicard à vendre son âme à Cofidis ou Sofinco pour se payer la dernière bobine de tresse vue dans le journal ?



Le premier numéro de la Pêche & les Poissons date de juin 1935.  Un mois chargé en actualité : la Bolivie et le Paraguay décident de terminer la guerre du Gran Chaco (100 000 morts + la trame d'un album de Tintin, le mémorable "l'oreille cassée"). La Grande-Bretagne, ivre de pacifisme et de fraternité autorise Adolf à construire une flotte de guerre de surface. Il les remerciera à sa façon en envoyant ses rafiots terroriser l'Atlantique. Faites du bien aux ânes... Et enfin, un "jeune premier" appelé à de hautes destinées, un certain Pierre Laval, devient Président du conseil. Soit l'équivalent d'un premier ministre actuel mais sous l'appellation contrôlée IIIème république. Celle-là même qui 5 ans plus tard, jour pour jour, ne sera plus qu'un vague souvenir emporté aux chenilles des Panzers du petit moustachu caractériel cité plus haut...


Il est rassurant (ou pas... Chacun son avis sur la question) de constater que les années passent, les empires et les républiques s'écroulent, que les cheveux et/ou les barbes poussent et que les jupes raccourcissent, voire que Tweeter remplace la lettre anonyme à la Gestapo, mais quoi qu'il advienne, il y aura toujours des escrocs pour abuser les gogos... Et pas seulement dans les isoloirs ou sur les plateaux de télé...





Une plongée dans le passé, même furtive, laisse des traces. On ne peut s'empêcher d'empiler les analogies, de comparer les époques, de hausser un sourcil surpris en constatant que la dernière nouveauté IMAKOUTEDESOU à 50 boules ressemble furieusement à un attrape-couillons déjà en bonne place sur le catalogue Manufrance alors que Jean-Pierre Raffarin n'était encore qu'une lueur concupiscente dans l'oeil sournois de son futur géniteur... 









Et oui... N'en déplaise aux ravis de la crèche bardés de stickers qui pensent avoir inventé la Pêche avec un grand P ; parce qu'ils poussent des cris de pécari en rut à la moindre perchette prise en étang privé, mise en scène en technicolor sur leur chaîne Youtube et où leur fan-club affublé communément d'un QI d'endive ose se répandre en commentaires dont la teneur littéraire aurait fait rigoler les peintres de Lascaux, la "Pêche moderne de demain qu'on est djeunzs et qu'on a tout compris spèce de sale gros viandard dans ta face" (je résume en traduisant en français sinon on perdrait du temps...) ; il existait jadis des gens qui avaient un cerveau, des yeux et des mains habiles au moins aussi habiles qu'une chaîne de montage asiatique... Après je le concède sans problème, il existait déjà des publicitaires. Hélas...







Mais il existait aussi un monde qui tournait de moins en moins rond et de plus en plus vite, loin du petit paradis privé qu'un pêcheur peut, l'espace d'une aube embrumée ou d'un crépuscule flamboyant, toucher du bout du scion... Ayons une petite pensée pour tous ces pêcheurs à la ligne inconnus, nos ancêtres, qui, 5 années plus tard, allaient tomber sous le soleil d'un printemps tragique et pour ceux, beaucoup plus nombreux hélas, qui allaient attendre 5 autres longues années derrière les barbelés de pouvoir goûter de nouveau à la magie d'une journée d'ouverture... Pardonnez-moi ce bref aparté un peu grandiloquent mais il est toujours nécessaire de replacer les choses dans leur contexte. Certains "périls" actuels éclairés à la lueur des événements passés peuvent ainsi être remis à leur insignifiante place, quoi que puisse en penser certains "intellectuels de forum" (c'est "forum" le mot-clé de l'expression, je vous rassure^^) prompts à brandir la menace de la subversion bolchevique (la vache, j'avais pas lu l'adjectif depuis 20 ans et ça devait être dans le courrier des lecteurs du Figaro-Magazine...). 


Il faut tout de même en tenir une bonne couche pour faire de la fade Danielle Simonnet, passionaria de la lutte anti-spéculation immobilière individualisée dans le civil^^, débutante en politique aux côtés de cet ultra-gauchiste de Cambadèlis^^ et depuis passée avec Marx & bagages chez Mélenchon (Ah Mélanchon, le Thorez 2.0, l'Homme à l'Opinel entre les dents, le Croquemitaine du CAC40 !!!) la légataire universelle de l'héritage controversé des Khmers rouges... Rien que ça... Oulala oulala, calmons-nous, les enfants... Qu'une petite élue ; dont les choix de carrière successifs et le rapport à l'éthique démontrent par l'absurde l'opportunisme ; appuie les désirs abscons d'une minorité d'illuminés pour capter quelques suffrages, c'est mesquin, je vous l'accorde, mais est-ce illégal, voire simplement contraire à l'usage bien établi en notre cher pays ?  C'est un peu ça la démocratie, les amis...

On l'oublie un peu trop facilement en ces temps de mémoire de poisson rouge amnésique mais à l'origine, la Pêche & les Poissons était un fanzine anarcho-libertaire anti-étatiste...
 Allo ? Oui, j'écoute... Comment ? Ah bon, je m'emballe ? Désolé, je le referai plus.












Pousser l'hystérie jusqu'à proclamer urbi & orbi que les délires vegans  se réduisent à une conspiration venue d'extrême-gauche continuant par d'autres moyens l'oeuvre du NKVD, de Pol Pot et de la rédaction de Pif Gadget au grand complet (désireuse d'achever sinon l'oeuvre de génocidaires frénétiques mais au moins d'envoyer Jean-Marc Sylvestre piquer sous bonne garde du riz en Camargue^^) dénote pour le moins un tropisme facilement identifiable, provenant sans doute d'un trop-plein de séminaires de basse-intensité pour petits cadres ambitieux, formatés et sournois (ah cet imbuvable sabir pour petits Iznogoud des Open Spaces... "Supportif"... Mort de rire... J'ai pensé directement à Marouane Fellaini faisant la clape en tribune à Old Trafford^^) assaisonnés d'une inavouable addiction aux si stimulants flashs-éco de BFM, histoire de passer auprès des collègues  encore plus limités pour le Milton Friedman de la machine à café, j'imagine... 


Personnellement, pour faire court, je suis à des billions d'années-lumières d'être un bobo-machin-bidule. La seule vue d'un hipster me rend nerveux. Les bars à sushis me hérissent le poil. Quand aux Starbucks, la décence (sans compter d'éventuelles conséquences pénales) m'interdit de m'exprimer plus avant sur le sujet. Mais ce n'est pas pour autant que je risque de me rallier sans ciller aux arguments intéressés et par en dessous d'une droite décomplexée composée pour une bonne part de beaufs fachos sachant se saisir de tout pour exister depuis que le Thénardier de Sablé et la Walkyrie de Saint-Cloud se sont généreusement gauffrés... Il existe par ailleurs plus d'un point commun entre la virulente virago postillonnant à longueur d'interview contre les raclures répugnantes ratissant les rivières au Raglou (oui, les pêcheurs...Si on a plus droit à la métaphore dans ce pays, je vous demande un peu !!!^^) et les excités assez sectaires pour qu'on se demande s'ils ne classent pas sur leur étagère le bocal de l'amiral Koltchak avec celui de Marie-George Buffet. Les deux camps ont tout compris. C'est pourquoi, chacun pour leur enseigne, ils ne mégotent pas sur leurs diatribes, anathèmes et raisonnements à la mords-moi-le shad. Après tout, plus c'est gros, plus ça passe vu que le grand public possède en général les capacités de réflexion d'une rascasse revenue dans la béchamel...
UN CHANT. UNE VOIX. UN PEUPLE.

Les pollueurs, par exemple, ça vous dit quelque chose ? Les vignes, 3% de la surface agricole, 25% des produits phytosanitaires utilisés... Quant la FNSEA assèche et pollue des nappes phréatiques sur des milliers et des milliers d'hectares, c'est curieux mais là, chez les thuriféraires à leur pépère, on ne gueule pas au péril fasciste ou au complot trotskiste... Ah ouais, je suis bête, rien à voir... On parle d'économie là, c'est sérieux. Enfin, sérieux, je me comprends... Visiblement moins que les élucubrations d'une poignée de kékés probablement jamais sortis de leur arrondissement pour autre chose que le festival du Quinoa dans le Lavandou ou que celles d'ahuris toujours convaincus que Mitterand était de gauche... N'empêche que nos indignés à géométrie variable n'ont jamais, semble t'il, trouvé le moindre lien entre productivisme et politique de droite. Je les invite donc amicalement à scruter les résultats électoraux dans les bleds où la vigne ou les céréales sont les cultures dominantes. Ils dormiront tranquille. Ce n'est certainement pas là qu'on proclamera demain matin des conseils révolutionnaires... 




En attendant, c'est bel et bien dans ces petits coins perdus qu'on balance dans la nature des produits beaucoup plus meurtriers que ne le seront jamais ; même dans leurs rêves lénino-guévaristes les plus inavouables^^, les petites choses hargneuses qui trépignent contre les pêcheurs à la ligne, ces fameux Videla du Vitala... Bref, à chacun ses combats contre ses propres moulins à vent. Avouons toutefois qu'en prenant la peine de s'asseoir 5 minutes et de réfléchir un peu, on se retrouve vite en mesure d'admettre que notre époque n'a au final pas que des mauvais côtés. En toute honnêteté, par rapport à 1935, je suis même assez rassuré d'apprendre que le péril de l'heure s'incarne en un monôme blafard de végétarien-ne-s poilu-e-s en trottinettes électriques plutôt qu'en quelques millions de brutes nazies chargées à la méthédrine... 



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